A NOTRE AIMABLE BLOGUEUR
"On ne trouvera plus de prégadieux dans la montagne"...
''Prégadieux'' n'a été écrit que par Prosper Mérimée, pensons-nous, et signifierait "mante religieuse".
LA FAÏENCERIE DU MONT-CHEVALIER
Elle était située dans les bâtiments faisant partie de l’ancien château du Suquet et appartenant à la famille Hibert vieille famille cannoise. Cette fabrique a été créée par Léon Castel en 1877 qui s’associe plus tard à Paul Lambert, céramiste.
Ils fabriquent des pièces de décoration et des objets utilitaires en barbotine. Ils utilisent le décor de palmiers et d’agaves en ombres chinoises, le grès flammé, les reflets métalliques sur un fond de couleur ocre, parfois bleu ou rose.
En 1890, Pierre Rizzo quitte l’atelier de Clément Massier à Vallauris et vient travailler comme chef-potier avec Castel et Lambert.
Dix ans plus tard, la Manufacture de poteries artistiques du Mont-Chevalier obtient une médaille de bronze à l'Exposition universelle de Paris, suit une Médaille d’argent à Lyon. Léon Castel cèdera l’affaire à son fils, à Paul Lambert et à François Rezzo.
La faïencerie ferme ses portes en 1931, il en reste les vestiges de l ’emplacement d’un four dans la pièce jouxtant la chapelle Sainte-Anne, partie intégrante du musée de La Castre.
Conférence de madame Bottero le 4 juin 2004.
LES PRUD’ HOMMES DE LA PECHE
Sous l’Ancien régime déjà, les pêcheurs de Cannes s’étaient organisés en corporation, élisaient des syndics. La Révolution supprima avec les autres privilèges, les droits de pêche si détestés.
Les pêcheurs purent lever des amendes et procéder à des confiscations. Ils arboraient, même en dehors de leurs activités judiciaires, le costume de leur fonction, robe d’étamine, toque de velours et cravate de mousseline ou de batiste.
Avant d’être érigés en prud’homie, dès janvier 1791, les syndics du Corps de pêcheurs imposaient une taxe sur les étrangers qui venaient pêcher dans les eaux cannoises et sur les ventes de poissons frais effectuées par des bateaux génois. Les syndics leur reprochaient, le poisson devenant plus rare sur le marché, de provoquer la hausse des prix;
ils se référaient aux anciens usages jusque là respectés.
Au début du XXe siècle, la prud’homie siégeait 8 rue Bivouac Napoléon. Elle intervenait en 1928 contre la pratique de la pêche à la dynamite, elle offrait une prime de 500 francs à toute personne qui, par ses indications, conduirait à l’arrestation des pêcheurs contrevenants, interdisant aussi la vente de poissons dynamités.
La pêche a perdu son importance mais la prud’homie existe toujours au 5 rue du Port. Son autorité s’étend depuis Théoule jusque Cannes. Elle reste la plus importante des Alpes-Maritimes et constitue la plus ancienne juridiction cannoise. C.M.
LA GOUTTE DE LAIT
Ce texte nous est rapporté par M.T. dont les parents étaient chargés du gardiennage et de l’entretien des locaux ainsi que de la pasteurisation du lait destiné aux nourrissons. Les locaux avaient conservé leur aspect d’origine avec l’élégante façade de l’architecte Stoecklin. Cette vaste bâtisse construite sur un terrain vallonné reposait sur des piliers hauts de plusieurs mètres formant une sorte de grotte artificielle.
Chaque matin, le laitier livrait le lait dans des cannes. Ce lait pouvait être additionné d’eau dans les proportions prescrites pour chaque nourrisson par les médecins attachés à l’établissement puis pasteurisé. Les bouteilles étaient installées dans une chaudière pour être portées à la limite de l’ébullition avant d’être refroidies dans de l’eau.
A partir de neuf heures, les mamans se présentaient; il leur était remis un petit panier en osier contenant le nombre de biberons nécessaires pour la journée.
Pendant la guerre, M.T. livrait à La Bocca et au Cannet le lait pasteurisé à vélo, y était attachée une remorque portant l’enseigne de "La goutte de lait", le même vélo et sa remorque servant à M.T. à l’occasion, pour faire une provision d’herbe, nourriture des lapins.
Il n’imaginait pas qu’il utilisait de façon abusive un véhicule de fonction !
Propos recueillis par G.B.
LU POUR VOUS
LE LITTORAL 27 IV 1924 A PROPOS DU BRACONNAGE DE LA SIAGNE
Son eau est d’une extrême limpidité, la truite s’y plaisait, atteignant facilement un poids de 500 grammes et, dès mars, mordait à la mouche. Depuis quatre ans, la Siagne est à peu près vide de ses poissons. Un seul garde est préposé à sa surveillance ainsi qu’à celle du Loup. Il habite paraît-il à Grasse…à douze kilomètres de l’une et quatorze kilomètres de l’autre et a pris le parti le plus sage : celui de les ignorer toutes les deux.
Ecoutez les pêcheurs : ''le braconnage est toléré surtout depuis la guerre, c'est une coutume locale à laquelle le peuple ne permettrait pas qu'on y touche...''
A PROPOS
Dans l’actualité du mois de septembre, vous avez dû lire dans la presse:
-l’ouverture au public pour la première fois de la Prud’homie durant les journées du patrimoine (toujours à la même adresse).
- et toute une journée consacrée au canal de la Siagne.