Le blog de mlr

ACTUALITES

Profitons de l’actualité cinématographique avec la sortie du film biopic du très célèbre Boléro,  pour parler non pas de Maurice Ravel personnage clé du film, mais d’un autre personnage omniprésent à ses côtés, son amie et égérie la ‘’Reine de Paris’’ Misia Sert.

Remarquons ici,  que Misia Sert n’est pas inconnue des Cannois pour s’être brillamment distinguée un temps, dans notre ville.

Misia ayant épousé en 1893 le directeur de la Revue Blanche, Thadée Natanson, séjournait avec sa famille à Cannes sur les sommets de la Croix des Gardes dans la superbe propriété qu’ils avaient acquise dans les années 1900, la Villa Rêve d’Or (aujourd’hui Résidence Rêve d’Or) dans laquelle Misia organisait de mémorables réceptions pour accueillir leurs amis et notables de la ville ou de passage à Cannes.

En souvenir de ces moments cannois, nous retiendrons quelques œuvres d’amis proches du couple Edouard Vuillard et Bonnard dont elle était la muse.

E. Vuillard : Photo de Misia en 1901 sur le perron de sa demeure ‘’Rêve d’Or’’ / Misia Natanson de profil en voiture, Cannes 1901, collection particulière / huile sur toile -1901- Misia et Thadée Natanson à Cannes La lecture /.

Bonnard : Misia avec son premier mari et leur chien, / Misia allongée Chrysler Museum of Art /

Dans le film Boléro, Misia Sert, est l’ épouse de Joseph Maria Sert, peintre et photographe catalan, qu’elle a épousé après avoir divorcé de ses deux premiers maris, Thadée Natanson et Alfred Edwards.

MICHELINE PRESLE ET CANNES

Micheline Presle vient de mourir à l’âge de 102 ans. Elle traversa l’Occupation à Cannes où s’était regroupée une communauté artistique avec Henri Decoin, Marcel Achard, Danielle Darrieux, Michèle Morgan et Louis Jourdan avec qui elle partage la vie et l’affiche Félicie Nanteuil, tourné en 1944, dans le fracas de la mitraille.

Ils avaient été bien accueillis au Grand Hôtel que dirigeait alors le père de Louis Jourdan.

Elle tournera ensuite Falbalas de Jacques Becker. Sa fille, Tonie Marshall, qu’elle eut la douleur de perdre en 2020, dira que ce fut son film préféré.

Elle fut membre du jury du Festival de Cannes en 1959 qui récompensa du prix de la Mise en scène Les Quatre Cents Coups  de François Truffaut.

Dans Le Diable au Corps, elle avait imposé encore un inconnu, Gérard Philippe, elle suscita un scandale pour son caractère osé, elle ne le regretta pas.

Micheline Presle entra dans tous les foyers cannois avec la série dominicale Les Saintes Chéries. On se devait de la « résurrectionner » au moins le temps de lire ce texte.

Dans son livre Disgressions, Micheline Presle évoque une anecdote : En 1957, la France a reçu officiellement Dietrich von Choltitz à l’Arc de Triomphe, ce qui choque les Américains, elle a la présence d’esprit de répliquer qu’eux-mêmes avaient vendu des navires de guerre au Japon pendant que l’Amérique lui faisait la guerre. Von Choltitz évite de bombarder Paris, se rend au général Leclerc. Il est relâché par les Alliés en 1947 et se réfugie à Baden-Baden alors sous l’occupation française.

CANNES-EDEN suite

La Société Foncière de Cannes et du Littoral achète des terrains à Vallauris. Elle fait établir un double boulevard partant de la Batterie de la Fourcade vers le boulevard de La Californie. On y bâtit un hôtel Cannes-Eden.

A la suite de problèmes financiers, il est racheté par une société britannique les Gordons Hôtels et devient l’hôtel Métropole, rendez-vous de la gentry.

Bâti en plein midi, avec une forêt de pins proche (forêt de Mauvarre), la vue s’étend sur l’Estérel, La Napoule, le cap d’Antibes et au loin apparaissent Nice, Monaco et la langue de terre de Bordighera. Il y a un service privé d’autocar, une poste et un bureau télégraphique privés.

La direction est assurée par Monsieur Henri Trûb, président du Syndicat d’Initiative de Cannes et consul général de Perse.

Durant la Grande Guerre, l’hôtel est transformé en hôpital.

 Malheureusement, l’hôtel est victime de la grande dépression économique et doit fermer ses portes. Il est vendu à l’évêché de Nice en 1932.

26 janvier 1933 : on inaugure le Petit Séminaire Saint-Paul. Deux cents élèves y sont inscrits.

De nombreux invités ecclésiastiques et laïques suivent la messe, (la chapelle est installée dans l’ancienne grande salle à manger), sont conduits des réfectoires aux dortoirs en passant par les laboratoires de physique et chimie, les classes, les salles d’étude, l’infirmerie. A midi, un grand banquet réunit près de deux cents invités répartis en quatre salles différentes…

Dans les années 70, les vocations se font rares.

A la fermeture du Séminaire, l’édifice devient une maison d’accueil, La Maison Saint-Paul  et les mois de juillet et d’août, l’association Mer et Soleil  (colonie de vacances pour jeunes) occupe les lieux.

En 1958, le Saratoga, porte-avions américain, est venu mouiller dans la baie de Golfe-Juan pour le souvenir indélébile des petits colons.

En 1970, le bâtiment, qui appartenait toujours à l’évêché de Nice fut vendu à une société immobilière qui s’empressa de le démolir. Les tractations se déroulèrent dans le secret, le terrain étant en partie sur Cannes et sur Vallauris, celle-ci souhaitait en faire un centre international pour la jeunesse.

Le chemin du séminaire Saint-Paul existe toujours, le sentier permet d’atteindre la plage, il est perpendiculaire au boulevard Maréchal-Juin à la sortie de Cannes, juste à la limite de Golfe-Juan. 

CE MOIS A CANNES : 

Petite anecdote à propos de Stephen Liégeard (l'inventeur du terme « Côte d'Azur ») :

Journal « L'Union Libérale » du 1er mai 1907 dans la rubrique des Faits Divers.

M. Stephen Liégeard tombe à la mer.

Cannes, 28 avril. — Ce matin, M. Stephen Liégeard était allé en automobile à l'extrémité de la jetée Albert-Edouard pour voir la course de canots automobiles.

En voulant remettre sa voiture en marche, M. Stephen Liégeard a été projeté à l'eau ; il est tombé entre deux blocs de la jetée qui ont retenu la voiture au-dessus de sa tête. Il a été tiré de cette position difficile par des pêcheurs. M. Liégeard a été reconduit en voiture à son domicile sans contusions apparentes.

ON NOUS COMMUNIQUE :

- Samedi 6 avril à 14h30 : Conférence par Frédéric Vincent, Capron, au fil du temps.

Médiathèque Noailles,  1 Avenue Jean de Noailles tel : 04 97 06 44 83

- Mardi 16 avril, à 17h30, conférence Nice-Matin, 70 ans d’évolution, d’une affaire de famille à une histoire de groupes, organisée par l’Académie Clémentine, par François Ragiot et François Rosso, anciens collaborateurs du quotidien.

Maison des Associations, 1 avenue des Broussailles.

- Vendredi 30 avril : journée à Grasse en covoiturage.

Le matin : Redécouvrez les femmes à Grasse, un parcours animé par une conférencière de la Maison du Patrimoine, elle vous fera revivre la mémoire des femmes ayant marqué Grasse de leur empreinte : Alice de Rothschild, Emilie Chiris, Marguerite Gérard…

Rendez-vous à 10h15 devant l’ancienne usine Fragonard.

L’après-midi : visite guidée de la Villa-Musée Jean-Honoré Fragonard.

Pour tous renseignements complémentaires : tel 06 10 83 12 39.