LE MIMOSA PARURE DE NOS COLLINES
Les premiers plants de mimosas sont apparus en France grâce à Etienne de Flacourt, naturaliste, qui était commandant de l'Ile Madagascar, vers 1648. Il en rapporta en 1655, plusieurs plantes rares ou inconnues qu'il déposa au jardin de Nantes où on les acclimatait.
Quant à l'arrivée du mimosa à Cannes, Hélène Tournaire, née au sein d'une famille d'horticulteurs installée à la Croix-des-Gardes depuis 1732, l'évoque ainsi : l'un de nos aïeux, capitaine au long cours, décida de prendre sa retraite vers les quarante-cinq ans. Sa dernière escale était l'île de Saint-Domingue…L'aïeul y prit un mimosa, le mit dans son chapeau comme Jussieu son cèdre…Le mimosa se plut au jardin, grandit, se reproduisit, orgueil de la famille et objet de curiosité...L'oncle Honoré réglementait l'accouplement des pollens. C'est lui qui contraignit la mimeuse à perdre son côté pudique et rétractile. Il obtint tous les mimosas à feuilles vert sombre que l'on voit sur les marchés...Il nomma son plus beau mimosa « Le Gaulois». Suivit l'énumération des généraux de 14-18, le Foch, le Joffre et le Pétain.
Mimosas à la Croix-des-Gardes UR
D'autres assurent que, vers 1850, les premiers plants venus d'Australie furent introduits dans le parc du château de La Bocca par l'horticulteur Nabonnaud et dans le jardin Primavera.
Déjà en 1885, Monsieur Rousset-Dalon essaie de vendre la fleur coupée, malgré sa grande fragilité. Un incident allait décider de l'avenir de cette fleur. Madame Massa, arrière petite-fille d'Honoré Tournaire racontait cette histoire : des branches de mimosa fané qu'elle avait jetées dans le fumier, s'étaient remises à fleurir.
L'idée de "forcerie" était née ! Ce furent d'abord des branches dans un tonneau fermé entouré de fumier chaud. Puis on améliora le système : les branches furent mises dans des bacs remplis d'eau placés dans une pièce chauffée appelée "l'enfer", où les canalisations percées laissaient s'échapper la vapeur.
Parmi les centaines de variétés, citons l'Acacia Farnesiana ou Cassier, originaire d'Afrique du Nord où il est une espèce endémique. Il fleurit en été. On le cultivait sur les pentes ensoleillées, ses fleurs donnant une huile recherchée à Grasse pour la parfumerie.
LA FORET DE SAINTE – MARGUERITE
L’île Sainte-Marguerite, « Joyau de la Côte d’Azur » est inégalable dans sa diversité végétale, aussi riche et diversifiée que son histoire.
La forêt primaire était composée de chênes verts et de pins d’Alep, un maquis impénétrable s’était développé en toute liberté, ne subissant que les aléas de la nature.
L’arrivée des Romains a rapidement bouleversé l’équilibre de la forêt. Les arbres servirent pour la construction et le chauffage.
En 1635, Richelieu au nom du roi revendique la propriété de l’île pour construire le fort Royal. Le bois est utilisé par les militaires pour renforcer les protections naturelles, la forêt complètement anéantie pour faciliter les observations constantes de la mer afin de prévenir de l’arrivée des pirates et qu‘ils ne puissent se cacher.
Lors de son internement au fort, Omer Talon, avocat général au parlement de Paris, profitant de sa semi-liberté, a tracé quelques allées que l’on peut encore admirer aujourd’hui. C’est aussi un interné qui fit planter l’allée des eucalyptus, il s’agit de Monseigneur de Broglie, évêque de Gand.
Au XIXe siècle, la nature reprend ses droits, l’avenir de l’île et celui de la forêt sont à nouveau liés. Les Eaux et Forêts sont alors chargées de gérer le patrimoine forestier, ce qui permettra de sauver l’île des bétonneurs.
A partir de 1935, de nombreuses essences d’arbres et d’arbustes sont plantées. La sélection naturelle en faisant disparaître certaines.
Passerina Hirsuta Allée des eucalyptus . MLR
Les tempêtes de 1986 et de 1999 d’une rare violence ont déraciné plusieurs milliers d’arbres. Le travail d’enlèvement de racines, d’abattage des arbres fragilisés, de stockage des troncs, de réfection de chemins se poursuit aujourd’hui. Il faudra recréer des bandes de broussailles et faire de nouvelles plantations.
L’étang aménagé offre une réserve biologique et une halte protégée pour les oiseaux migrateurs. Les plantes se développent, la passerina hirsuta s’est déplacée à l’Ouest, ses minuscules fleurs blanches et jaunes ne regardent plus l’Orient.
Invitons les promeneurs à goûter de ce havre de paix et de charme magique. G.V.
LU POUR VOUS dans le Journal des Décrets du dimanche 14 novembre 1926 ces lignes de Mistral, Calendal Chant XII
Sous la tente du frais matin
Dans la lueur de leur légende
Sortaient de l’onde colorée
Et d’Honorat et de Marguerite, sa sœur
Les palmes fleuries,
Comme des arbres divins,
Se mouvaient dans le ciel clair.
LIENS ASSOCIES : BRIGITTE AUBERT dans Le secret de l’abbaye décrit l’EDEN THEATRE, un majestueux fronton orné de l’inscription « La Harpe ». L’architecte avait fait installer des escaliers permettant à la « gentry » de gagner les loges sans se mêler au public ordinaire. Stephen Liégeard n’avait rien arrangé en écrivant dans « La Côte d’azur » : les prix y sont généralement supérieurs au talent des artistes... Le précédent directeur avait été obligé de mettre la clef sous la porte.
Eden Théâtre, rue Émile-Négrin MLR
C’EST ARRIVE CE MOIS-CI
MARS : Le 2 mars 1815, Cambronne atteint Cannes vers 15 ou 16 heures. Les habitants se sont prudemment enfermés chez eux. Le maire, le notaire Jean-François Poulle a ainsi accueilli Cambronne : J’ai servi fidèlement Napoléon, il a abdiqué, je me dois tout entier au Roi, je lui serai fidèle ; tous les habitants pensent comme moi. Je vous estime répond le rude général.
Cambronne demandera 3 000 rations de pain et de viande et la nourriture pour les chevaux, prêtes à être distribuées à minuit précis.
Arrivés un peu après une heure du matin, l’Empereur et sa troupe font halte parmi les dunes à la hauteur de l’actuel Palais des Festivals. Un grand feu de sarments est allumé au bivouac établi au nord de la chapelle désaffectée de Notre-Dame-de-Bon-Voyage qui sert au tonnelier Tournaire d’entrepôt pour ses douves. A quatre heures du matin, la colonne se remettra en route, s’engageant résolument dans un vieux chemin qui conduit à Grasse. Me Poulle et son adjoint Vidal avaient refusé à Cambronne les « passe-ports » réclamés pour gagner Marseille, ce qui a contraint Napoléon à prendre ce qui deviendra la « route Napoléon ».
Débarquement de Napoléon à Cannes AM
POUR LES HEUREUX ASSOCIES : nous vous invitons
Le samedi 12 mars pour une journée à Antibes, visite des musées, napoléonien, Peynet et de l’École.
Le vendredi 25 mars pour notre Assemblée générale.
Pour tous renseignements ( 04 93 69 11 57.