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16 décembre 2015 3 16 /12 /décembre /2015 21:16

~~VILLA SAINT-HENRI

Voie ferrée de rêve. Photo MLR.

Voie ferrée de rêve. Photo MLR.

~~Est-ce la peine de localiser la photo : c’est une trouée à la sortie de la voie rapide, avenue des Anciens Combattants d’Afrique du Nord, une villa et sa tour pointent à l’arrière-plan.

Il s’agit de la villa Saint-Henri, elle est située 2 avenue Laugier à proximité du square Mistral et date de 1875 environ.

Villa Saint-Henri. Photo MLR.

Villa Saint-Henri. Photo MLR.

Une tour ronde ajoutée en 1898 lors du partage de la villa en dix-huit lots abrite l’escalier tournant, suspendu et sans limon construit pour desservir tous les étages (en remplacement de l’escalier primitif et de l’escalier de service) et l’ascenseur. Celui-ci daté de la même année portait la marque de Ch. Stigler, ingénieur à Nice.

Villa Saint-Henri, la tour. Photo MLR.

Villa Saint-Henri, la tour. Photo MLR.

La belle surprise ce sont les peintures murales qui ornent cette remarquable cage d’escalier. Dans le goût du XVIIIe siècle, elles représentent des scènes champêtres et galantes avec putti, vasques et architectures de jardin. Elles sont l’œuvre de Théodore Levigne (1848-1912) signées et datées par lui de 1908.

T. Levigne, peintures de la montée d'escalier. Photo MLR.

T. Levigne, peintures de la montée d'escalier. Photo MLR.

Autre curiosité de cette tour, une cabine téléphonique portant la date de 1896. Elle est signalée par un phylactère mettant en scène deux putti, l’un montre la cabine du doigt, l’autre le téléphone !

Un jardin comportant étang, fausse rivière, rocher artificiel, fabrique de jardin agrémentait les lieux qu’occupent actuellement les immeubles qui cernent la villa.

Quel fut le premier propriétaire ? Pourquoi ce nom « Saint-Henri » ? Elle s’est appelée à l’origine « villa Geoffroy ». Le Littoral du 30 octobre 1887 indique la venue de Monsieur le colonel Grangez du Rouet, l’adresse est alors square Brougham.

Nous remercions Mr et Mme Bachour qui nous avaient invitées lors du Forum des Associations et qui nous ont confié oralement que la villa aurait été bâtie par un prince russe pour abriter une liaison illégitime. A suivre peut-être ! F. B.

 

LA PUBLICITE IMMOBILIERE

Villa Saint-Jean, avenue Maréchal-Juin

Villa Saint-Jean, avenue Maréchal-Juin

Cette publicité donne l’idée d’une nouvelle recherche.

Il y a encore peu de temps ce paragraphe aurait été intitulé La Maison de retraite russe avec ce qui suit : en ces lieux existait une vaste propriété rurale, le château Desange, plantée d’oliviers, de vigne, d’orangers, son bois de pins allant jusqu’à la route Impériale par un chemin carrossable. Louis Henry Desange l’avait acquise en 1855. Il en revend une partie en 1859 en gardant l’habitation.

Puis, en 1866, M. et Mme Pierre Gonnet achètent la propriété, sur laquelle ils aménagent l'hôtel des Anges inauguré en 1870.

Après 1900,  celui-ci devient l’hôtel Regina, dirigé par H. Aletti, il subit des agrandissements successifs. Une construction plus modeste, Les Cigales, est réservée pour certains membres du personnel, le long de l’impasse Saint-Ange.

L’Église orthodoxe russe dont le pope délégué à l’achat arrivera avec une valise pleine de billets représentant les oboles reçues. Le Conseil œcuménique des Eglises à Genève, après 1917, destine l’hôtel aux réfugiés russes. Les premiers arrivants restent attachés à leur culture, ils possèdent dans leur chambre une icône, des portraits de la famille impériale et des vues représentant des paysages russes. Certains d’entre eux avaient leur domestique qui partageait leur chambre, faute de place.

Ils sont alors cent-neuf pensionnaires. La majorité d’entre eux étant issue de la société russe tsarine, les hiérarchies se recréent, plus psychologiques que fondées sur la valeur du patrimoine, tout ce monde étant réduit à une dépendance oisive.

En 1953, la Fondation Tolstoï, Agence Américaine d’Aide aux Réfugiés de toutes origines, achète Le Regina pour le transformer en maison d’accueil avec la participation des membres fondateurs.

En 1954, l’achat des Cigales permet d’accueillir trente-deux nouveaux réfugiés, puis en 1955, avec l’acquisition de l’hôtel Insulinde qui se trouve de l’autre côté de la route d’Antibes (il s’agit toujours de la Nationale 7, devenue avenue Maréchal-Juin), c’est soixante pensionnaires de plus, d’horizons divers qui s’installent, dont les Russes orthodoxes enfermés dans des camps à Trieste sous le régime de Mussolini.

L’hôtel Les Cigales a été démoli pour permettre plus de places, puis, en 1985, l’hôtel Insulinde proche afin d’en faire un bâtiment fonctionnel pour les personnes invalides. Il est aussi promis à la démolition pour y bâtir la Résidence Saint-Jean.

Saint-Jean ne figure pas dans ce texte. Il y a bien eu la villa Saint-Jean, elle appartenait au comte de Paris, au prolongement de l’Allée du Parc Saint-Jean.

 

LE JARDIN DES GABRES RENÉ-GASSIN

La Ville a fini par acquérir en 1994-1995 l’ensemble des lots longeant l’axe routier, ce havre de verdure est le bienvenu tant pour la maison de retraite qui le jouxte que comme bouffée d’oxygène pour tous. Et nous y trouvons un ensemble de palmiers à feuilles de fougères, à s’y méprendre, si ce n’est le tronc - mot impropre puisqu’il s’agit d’une superposition de cicatrices de feuilles - caractéristique des palmiers.

Palmier à feuilles de fougères. Photo MLR.

Palmier à feuilles de fougères. Photo MLR.

Il y a aussi un maigre Araucaria, est-il de l’époque victorienne quand il connaissait un succès considérable, et qu’il était largement répandu dans les belles demeures cannoises ? Il rappelle la topiaire que la Renaissance imposait aux sapins. Si son araucaria est rachitique, on peut y voir des cycas. Le cycas pied femelle porte au centre des feuilles veloutées avec quelques ovules à la base. Ce n’est ni une fougère ni un palmier mais une plante à graine nue.

Cycas femelle. Photo MLR.

Cycas femelle. Photo MLR.

Il reste du passé de l’hôtel Regina son élégante grille qui donnait accès aux calèches jusqu’à l’entrée de l’hôtel.

Grille de l'ancien hôtel Regina. On y voit le monogramme HR. Photo MLR.

Grille de l'ancien hôtel Regina. On y voit le monogramme HR. Photo MLR.

LU POUR VOUS : CANNES SAISON N° 92 CHRONIQUE DU 4 JANVIER 1880

Avec la modique somme de 2,50 F par jour, on peut occuper un journalier. Le projet peut s’arrêter sans que cela puisse nuire ou compromettre ce qui aura déjà été fait.

Les personnes généreuses qui voudront bien s’associer à cette œuvre de bienfaisance auront atteint un double but, celui de soulager la misère et d’ajouter une ravissante promenade à celles qui existent déjà à Cannes …

On trouve sur place et très à portée, autant de pierres de toutes dimensions qu’il en faut pour donner à la future butte une élévation qui permettra de dominer les pins d’alentour et d’où la vue s’étendra sur cette contrée ravissante surnommée, à juste titre, le jardin de la France.

 

ON NOUS COMMUNIQUE :

Vendredi 15 janvier, aura lieu à 15 heures à la chapelle Bellini une conférence intitulée D’une chapelle à l’autre, Michel-Ange et la chapelle Sixtine. Elle sera suivie par le partage de la galette des rois.

Samedi 30 janvier, vous êtes invités à une Promenade architecturale et historique, boulevard Carnot. Pour tous renseignements tel : 06 10 83 12 39.

Aujourd’hui une année se termine en emportant le souvenir des douleurs, de l’attentat contre Charlie-Hebdo à la tuerie du Bataclan en passant par les ravages des pluies à Cannes.

Que cette nouvelle année soit pour tous une année de paix et de mieux vivre ensemble.

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