Le blog de mlr

ACTUALITES

Dans Nice-Matin du 2 août 2025, il est annoncé que le chantier du bâtiment Sport et santé est lancé suivant le programme amorcé en 2016 Nouvelle Frayère voulu par la ville de Cannes.

Nous profitons de cette annonce pour vous rappeler l’histoire du château de ce quartier tombé aux oubliettes : le Château de la Frayère 158, avenue Michel Jourdan.    

Il est nécessaire de parler de la famille Guiffray qui s’installe à Cannes, une grande et noble famille dauphinoise établie dans la vallée du Grésivaudan, enrichie dans une entreprise du bâtiment. Amputons leur généalogie et commençons par Elie Guiffray, créateur de la Compagnie des Tramways de Smyrne. Il se marie avec une Marseillaise, Reine Beaudoin et le 25 décembre 1878 naissait à Smyrne leur premier fils, Elzear. Celui-ci, après des études chez les lazaristes, travaille dans l’entreprise familiale et épouse à Smyrne une jeune cannoise, Jeanne Aynaud en vacances chez son oncle. Ils eurent cinq enfants tous nés à Smyrne. En 1924, Elzear Guiffray décidait l’achat, pour leur séjour en France, du Château de La Frayère. Le domaine jouxtait à l’ouest la propriété de Lord Brougham.

Revenons en arrière : le domaine des Cystes ou de la Frayère.

Entre 1848 et 1859, Frédéric Ferrand constitue ce domaine. Il achète des terrains et des bâtiments autour de cultures en terrasse, les collines incultes étaient en partie couvertes de pins et de maquis. Il exploite 18 ha qu’il recouvre de rosiers, de jardins maraîchers, vignes, oliviers…

À son décès,  on assiste à une saisie immobilière des biens dépendant de sa succession. En 1872, un notaire grassois, Jean-Marie Bertrand, achète le domaine et c’est probablement lui qui fait construire la villa des Cystesde style florentin,  elle est décrite ainsi quand il revend la propriété en avril 1879.

Le nouveau propriétaire, Monsieur Taulane, agrandira le domaine en achetant des terrains en labour et l’ancien moulin à huile de Gourdeloure situé sur la colline du Cannet.

Le domaine des Cystes est vendu en 1882. On précise alors que les terres étaient incultes mais une maison de ferme avec écurie, remise et autres dépendances, moulin à huile, continuent à meubler l’espace.

Le domaine change plusieurs fois de propriétaire. M. Leblanc, ingénieur, l’acquiert en 1917 pour 120 000 francs. Le château est alors loué quelques temps à l’Institut du Panthéon, organisation pour la propagation de la langue et de la littérature française à l’étranger, accueillant une dizaine de pensionnaires.

Finalement, c’est Elzear Guiffray qui achète le domaine le 8 février 1924. Le château possède douze chambres ayant un cabinet de toilettes, chose rare pour l’époque et qui mérite d’être spécifiée.

Elzear Guiffray fait ajouter une aile au bâtiment principal.

1929 : la crise économique mondiale frappe Elzear Guiffray de plein fouet, il est atteint d’une attaque cérébrale à Smyrne, rapatrié à Cannes, il meurt le 24 mars sans connaitre l’étendue du désastre financier. Il est enterré dans la tombe familiale au cimetière du Grand Jas.

Après l’armistice, l’un de ses enfants, Marcel, qui avait quitté la Turquie, s’établit « exploitant agricole » et cultive le mimosa. Le domaine est grevé d’une hypothèque de 2 millions de francs.

La fin de la seconde guerre mondiale entraîne une flambée des prix fonciers. La famille conserve la Frayère jusqu’en mars 1953, date à laquelle elle est partagée entre les enfants Guiffray, Yves, Marcel, Claude et Marie-Alberte du vivant de leur mère Jeanne.

En 1962, à la mort de celle-ci, Marcel transforme certaines plantations en lotissements et crée une zone artisanale qu’il exploita jusqu’à son décès le 7 novembre 2002.

CE MOIS À CANNES

Le 28 novembre 1995

Ce gala au profit du refuge de Lady Yule et de la SPA de Cannes est aux Ambassadeurs, salon de réception du Palais des Festivals.

Ce refuge pour animaux créé par Lady Yule et alors situé à Mougins au 403 chemin du Refuge, a assuré ses services jusqu’en 2011, remplacé par un ensemble de douze villas qui conserve sa mémoire Résidence Lady Yule.

Après une interruption de huit années, le refuge a repris son service d'accueil à la Valmasque au 1622 route d'Antibes à Mougins, conservant son patronyme "Refuge S.P.A. Lady Yule".

N.B. Nous aurons l’occasion de vous entretenir de la famille Yule présente à Cannes depuis 1900 et dans le billet de mai la vedette sera le peintre Duaiv.

TRAVAUX EN COURS

À l’abandon depuis des années, ce bâtiment accueillera sur un grand espace de 686 m² des jeux virtuels, voire des séquences sur la lutte contre l’addiction numérique.

La rue a été tracée, par délibération du 16 mai 1923, lors de la création de plusieurs organismes administratifs, le long de la voie ferrée après la Grande Guerre. On y trouve alors un centre sportif dont un fronton de pelote basque, une centrale syndicale et le temple francmaçonnique.

En 1972, la CGT lui donne son aspect actuel, Bernard Cornut-Gentille avait promis au cours de sa campagne électorale de construire une nouvelle Bourse du Travail. Une fois élu, il confie le projet et la réalisation à Michel Brante et Gérard Vollenweider. Ce « bunker » entre dans le style du Brutalisme architectural.

Sources :             - Nice-Matin

                            - Cannes et ses rues. Pierre Ipert.

                            - Ministère de la Culture.

DERNIÈRE ACTU

Nice-Matin vient d’annoncer le projet d’un musée Edith Piaf dans la ville de Grasse, dernière résidence de l’artiste.

Cannes a également gardé son souvenir avec l’image de l’hebdomadaire VOILA prise en 1939 dans une rue du Suquet titrant « Etoiles au Front EDITH PIAF ». Tout comme d’autres artistes, la Môme partait au Front divertir les soldats.

ON NOUS COMMUNIQUE

- Mardi 4 novembre de 14h à 16h : Le cimetière du Grand Jas. Visite guidée par Mme Michelle David. Rendez-vous à 13h45 devant l'entrée principale du cimetière. Inscription souhaitée par e-mail avant le 30 octobre. Participation limitée à 20 personnes. 

- Samedi 15 novembre à 14h30 : - Adela Capron, bienfaitrice de Cannes - conférence par Frédéric Vincent, qui nous dévoile la surprenante personnalité de l'épouse d'André Capron, son arrière-grand-oncle. Suivie d'une pot de l'amitié. Rendez-vous à 14h15 en salle événementielle, Maison des associations, 1 av. des Broussailles à Cannes. Inscription souhaitée par e-mail.  

ACTIVITÉS DES ARCHIVES DE CANNES. 

- Mercredi 5 novembre. 14 h : visite du quartier Oxford. Rendez-vous 9 avenue Montrose.

- Jeudi 13 novembre. 14h : visite thématique Les Femmes à l’honneur. Départ devant le monument aux morts, Hôtel de ville.

- Vendredi 14 novembre. 15h : visite guidée de l’Exposition Quand le ciel nous tombe sur la tête ! Cannes face aux catastrophes naturelles du XVIIIe siècle à nos jours. Espace Calmette.

- Mercredi 26 novembre. 9h : visite de la Californie. Rendez-vous 25-27 avenue Albert 1er devant le Californie.

Pour tous renseignements téléphone : 04 89 82 20 70

ACTUALITES : LA REOUVERTURE DE LA MALMAISON.
    Le 31 janvier, La Malmaison est devenue grand Centre international d’art contemporain.
 

L’histoire de La Malmaison est étroitement liée à celle du Grand Hôtel. La première pierre de celui-ci est posée le 10 juin 1863, sur les terrains de Mr Wooldfield. Le bâtiment est édifié sous la direction des architectes Charles Baron et Laurent Vianay. Il sera inauguré le 1er octobre 1864 par un jeune garçon de cinq ans, le futur roi de Yougoslavie, Alexandre 1er. Propriétaires, les époux Dubosc.
Puis en 1868, se construit la villa La Malmaison, près du Cercle nautique, elle est composée d’un vaste salon de thé ouvert sur le jardin et sur la promenade de la Croisette. Le haut de la villa sert d’annexe au Grand Hôtel pour ses domestiques.
En 1901, la villa d’origine est remplacée par une construction plus importante, comme nous la connaissons aujourd’hui. Elle est toujours la propriété du Grand Hôtel.

 

En 1902, elle accueille des cercles, Cercle de l’Union Club, Cercle des Golfeurs. Les femmes sont acceptées dans des salons séparés, excepté pendant les repas. Comme pour le Cercle Nautique, il faut y adhérer, c’est l’obligation d’un double parrainage et d’une cotisation élevée. La villa devient villa Dubosc jusque dans les années 30, puis reprend son nom avec un nouveau propriétaire Sir John Edward Crawford, ancien officier d’aviation fortuné.
Le 25 septembre 1969, la municipalité achète la villa dans le cadre du projet d’extension du Palais des Festivals vers l’ouest. Elle est alors occupée par divers services municipaux.
À partir de 1970, la villa accueille des expositions artistiques, c’est le Centre d’Art La Malmaison. 
2025 : un grand centre d’art contemporain international est né.

LU POUR VOUS : Histoire imprévue des dessous féminins. Cecil Saint-Laurent 1986.
Les fibres artificielles, et plus spécialement le nylon,  (perfectionné durant la guerre) révolutionnent la confection des maillots de bains qui y gagne en confection et tenue.
Un récent jugement punissant un attentat à la pudeur commis à Cannes précise que le délit n’existe que parce que l’exhibition a eu lieu avec une intention commerciale, manière d’affirmer que, non vénale, la nudité n’est pas coupable sur une plage. On peut se dévêtir à ciel ouvert pour se libérer de la société.

COMPLÉMENT D’ENQUÊTE : Suite du billet de mars N° 179 … Arrêt Parc Alexandra

Le château pointant ses quatre tourelles dans l’azur, est le château Louis XIII, situé Avenue de la Tropicale.
Édifié en 1888 pour Robert Richardson Gardner (membre de la Chambre des Communes d’Angleterre),  c’est une réplique de château historique, d’où son nom, caractérisé par quatre tours d’angle, surmontées de toits coniques. L’ensemble s’élève sur trois niveaux et quatre étages dans les tours. Il se dresse, au sud, sur une terrasse étroite.

Après avoir appartenu en 1910 au comte et à la comtesse Starzynski, baptisé alors "Castel Maggi" jusqu’en 1920, et "Le Castel" pour son nouveau propriétaire Masser Hormiman jusqu’en 1926, réquisitionné pendant la guerre de 1939-40 et l’Occupation, occupé par l’armée américaine en 1946,  dans les années 70, le château a été revendu à une société basée au Liechtenstein, dernière date de notre information. L’un des hôtes témoigne : « Bien peu de sites peuvent rivaliser avec ce coin de l’univers où sourit le bonheur, la magnificence éternelle de la Terre et du Ciel … » 

Sur l’image en panoramique, on aperçoit dans la verdure au flan de la Californie les rails du funiculaire, et tout en haut, au pied de l’observatoire les restaurants. 
Sources : AMC Demeures Anciennes et Beaux Jardins 
 

CE MOIS À CANNES : 
25 mai 1815 : Joachim Murat, chassé de son royaume de Naples par les Autrichiens, débarque à Cannes et loge à l’hôtel de la Poste aux Chevaux qui était alors à la pointe Saint-Pierre. Plus tard en juillet, après Waterloo, il se retrouve à Cannes avec le général Brune qui commandait l’armée d’observation du Var. (Guide bleu Cannes-Le Cannet. 1935. AMC B530.)

ON NOUS COMMUNIQUE :
Mardi 27 mai : Journée à Villeneuve-Loubet et Valbonne en covoiturage.

Matin : visite du château de Vaugrenier avec l’Office du Tourisme.
Déjeuner au restaurant Le Bois Doré à Valbonne.
Après-midi : visite déambulatoire dans Valbonne.
Pour tous renseignements tel : 07 44 96 30 97.
 

ACTUALITÉS : Le Temple protestant de Cannes, rue Notre-Dame, a 150 ans.

Un concert événementiel a eu lieu le 30 novembre 2024.
Ce Temple protestant, dit de la Rédemption, fut construit il y a 150 ans, en 1874. En 2012, il s’intitule Église protestante unie de France, unissant le courant évangélique luthérien au courant réformé calviniste.
Le pasteur Espenett  en fut un des pionniers en 1874,  mission qu’il a menée jusqu’à sa mort en 1889. Il fut le fondateur de l’Asile Évangélique aujourd’hui devenu maison de retraite pour personnes âgées, Les Bougainvillées, boulevard Delaup.
Parmi les autres pasteurs figure Charles Monod, déclaré Juste parmi les nations pour ses actions de résistance pendant la seconde guerre mondiale. Il fabriquait de faux certificats de baptême. Il cacha quatre enfants juifs dans une chapelle catholique de la rue des Belges, invisible depuis la rue, construite en 1870 par les moines des îles de Lérins. Un passage avait été creusé entre les deux édifices.

Le temple se devine dans le renfoncement. C’est dans l’immeuble faisant l’angle que se trouvait l’accès à la chapelle catholique.

Pour la célébration de ses 150 ans, en page 37 de novembre 2024, Cannes Soleil nous informe :
«  La construction est relativement rapide puisque les travaux débutent en mai 1874 pour s'achever le 17 décembre de la même année notamment…  grâce au rachat et au transfert des matériaux appartenant à l’église écossaise détruite. »

avec pour illustrer la photo de l'église écossaise Saint-Andrew's de la rue Edith Cavell.

Cette assertion nous semble improbable.

L'église écossaise St-Andrews n’a été démolie qu’en 1990, remplacée par le Commissariat central.
Dans notre prochain billet de mars E. Reig nous éclairera sur cette erreur et nous proposera une solution pouvant la résoudre.

COMPLÉMENTS D’ENQUÊTES :
Autour de la place Massuque, faisant suite au précédent billet.
 

Remarquons le détail de la plaque située rue Georges-Clemenceau à l’emplacement de la location meublée “Suite Affaire”, précisant que l’entrée de l’établissement se trouve au 10 rue de la Rampe, autrefois entrée de la maison Massuque.
Cette correspondance nous permet d’évaluer le vaste volume de cette bâtisse qui fut naguère allouée à un hôpital (dénommé Hospice Saint-Jacques en remplacement de celui qui était devenu trop petit et situé à l’emplacement du marché Forville), puis à une caserne de gendarmerie. E.R.

LE CIMETIÈRE DU GRAND JAS : PIERRES TOMBALES REMARQUABLES                 

et petites histoires.
Je n’aime que l’histoire des anecdotes, disait Prosper Mérimée.

PROSPER MERIMEE (1803-1870) :

Fanny Lagden son amie britannique qui lui était chère souhaitait plus tard être enterrée à ses côtés.
Son tombeau est inscrit au titre des Monuments historiques depuis 2019. Prosper Mérimée fut le premier Inspecteur des Monuments historiques.

MARTINE CAROL (Marie-Louise Mourer 1920-1967)

Martine Carol est décédée le 6 février 1967 dans sa chambre de l’Hôtel de Paris à Monte-Carlo, elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise. Le bruit ayant couru qu’elle avait été enterrée avec ses bijoux, sa tombe fut profanée et l’on transféra ses restes au Grand Jas. Elle avait vécu à Cannes quelques années avec son avant-dernier époux.

Pour anecdote, la plaque apposée sur la tombe par son dernier mari Mike Eland "Martine Carol 1924-1967" n'indique pas la réelle date de naissance 1920.

Cette erreur très volontairement volontaire est à l'évidence une coquetterie visant à rajeunir l'actrice.

LADY MARIA VINCENT (1810-1899)

Veuve du Révérend Sir Frederick Vincent, bienfaitrice du cimetière anglais pendant trente ans.

NICULAE TITULESCU (1882-1941).
 Ce diplomate roumain fut également ministre dans son pays à plusieurs reprises. Il fut en outre par deux fois à la tête de la SDN. Il reposait Allée principale du cimetière non catholique du cimetière, (allée principale), ses restes furent transférés à Brasov, en Roumanie, le 17 mars 1992. Sa sépulture cannoise est demeurée.

 DUC D’ALBANY (1853-1884)

Mémorial, composé d'un banc et plaque commémorative, offert par la reine Victoria en souvenir de son fils décédé à Cannes.

Le duc d’Albany a été rapatrié au Royaume Uni. Il repose dans la chapelle Saint-Georges du château de Windsor.

JEAN MINEUR (1902-1985)
Pionnier de la publicité et du cinéma publicitaire ; la nouvelle adresse du créateur de Balzac 001 : Eden 001. (carré 19).

JEAN GABRIEL DOMERGUE, (1889-1962)

Peintre mondain, affichiste, on lui doit la première affiche du Festival, ainsi que son épouse Odette (1884-1973), étaient inhumés jusqu’en novembre 2000 au cimetière, date de leur transfert à la villa Domergue, 15 avenue Fiesole ; Odette Domergue, sculptrice renommée, y avait imaginé leur tombeau.

La tombe toujours présente au N°21 du carré 1 du Grand Jas est ornée d'un masque en bronze du mari réalisé par sa femme.

 EMMANUEL SIGNORET (1872-1900),

Il mourut très jeune, André Gide fit paraître après sa mort son œuvre complète au Mercure de France. Sa tombe se trouve allée des Roses.

LOUIS PASTOUR (1876-1948)

Le peintre du Soleil, cher au cœur des Cannois.

Nous remercions Christophe Squarta du Grand Jas pour son accueil et son aide. 

NOUVELLE BRÈVE : VILLA BAGATELLE

Nous venons d'apprendre que la villa Bagatelle a été achetée par le groupe français LVMH. 

La transaction a été réalisée en avril 2024 par Magrey & Sons.

Cette villa avait éveillé notre curiosité par deux fois :

Billets N°39 Juillet 2013 & N° 82 Février 2017.

ON NOUS COMMUNIQUE
Samedi 15 février à 14h30 :
La Civitas d’Antibes, trois monuments majeurs : Aqueducs, Chèvre d’Or, Trophée de la Brague.

Conférence par Denis Biette, Président du Cercle d’Histoire et d’Archéologie des Alpes-Maritimes (CHAAM), suivie d’un pot de l’amitié.
Maison des Associations, 1 avenue des Broussailles.
Pour tous renseignements : tel 06 10 83 12 39.

ACTUALITÉS
 Photo de Nice-Matin : Dimanche 29 septembre. Devant la porte centrale du cimetière du Grand Jas 205 Avenue de Grasse.

Ce jour-là a été réalisé un parcours de mémoire autour de familles Capron, Ettling, Rothschild, Porgès, Rouff ou encore Dreyfus, tous ayant eu un lien indissoluble avec Cannes.
La première personne inhumée fut David Guillaume Ettling dans le carré israélite. Il était l’époux d'Adela von Weisweiller, fille du baron Daniel Weisweiller, financier et représentant de la banque Rothschild en Espagne.

Klaus Mann né le 18 novembre 1906 fut un essayiste avant-gardiste de talent. Il fréquenta Gide, Cocteau, René Crevel. Il se suicida à Cannes au Pavillon de Madrid le 21 mai 1949 après avoir absorbé une grosse quantité de barbituriques. Transporté à la clinique Lutetia il meurt quelques heures plus tard à l’âge de 43 ans. Sur sa tombe, sa sœur Erika a fait graver : Celui qui cherche à sauver sa vie la perdra mais celui qui perd sa vie, celui-là la sauvera. Saint Luc.
C’est une des pierres tombales les plus honorées.

La chapelle au premier plan est la tombe de David Guillaume ETTLING, et le monument au deuxième plan (bien nettoyé) est le caveau de la famille ROUFF .

L'excellent accueil de la conciergerie du cimetière du Grand Jas nous a précisé que le livre des défunts a commencé à partir de 1881, et nous savons par d'autres sources, qu'il a ouvert ses portes le 1er mars 1885 devant l’afflux des colonies étrangères à cette époque. Les élus locaux firent l’acquisition de quelques parcelles au lieu dit Le Grand Jas.
L’appellation Le Grand Jas évoque bien le paysage des lots achetés : des grandes bergeries au milieu des terres de dépaissance, éloignées des habitations.
Les 20 530 m2 s’avérèrent rapidement insuffisants, il fallut acquérir en 1880 une autre parcelle. Aujourd’hui, avec ses 9 hectares étagés et vue sur la mer, il est un des plus remarquables cimetières du Sud de la France. Notons que Bernard Brochand, député-maire de Cannes, a cherché en vain à le proposer « site classé ».
Suite dans le billet de janvier…

CE MOIS À CANNES : Décembre 1936.
Tandis que la tragédie de l’abdication se déroulait à Londres, Mrs. Wallis Simpson était venue se réfugier à Cannes chez ses amis de toujours Mr et Mrs Herman Rogers. Autour de la villa Lou Vieï  ce fut la plus formidable course aux informations que l’on n’ait jamais vue. Il ne restait plus, quelque part en Autriche, qu’un duc de Windsor voyageant sous le nom de comte de Chester, et à Cannes une hivernante comme les autres.

LIENS ANNEXES : Impératrices, Artistes et Cocottes. Martine Gasquet.

Le Grand-duc Frédéric-François de Mecklembourg-Schwerin est de santé fragile. Ses médecins lui ont conseillé le climat doux de Cannes.
C’est ainsi qu’il fait l’acquisition de deux terrains dans le quartier de la Californie, un petit pont les reliera. La villa s’appelle villa Wenden du nom d’un des titres du Grand-duc, dans le style italien naturellement puisqu’on était dans le Midi.

À noter sur l'image ci-après, au centre gauche de l'image le pont qui enjambe le vide accédant à un rocher en prolongement du jardin, richement végétalisé d'essences rares.

En bord gauche d'image le minaret de la villa Alexandra.

À Cannes, le Grand-duc souffre moins de ses problèmes respiratoires et cardiaques et pour sa part, Anastasia, son épouse, se sent revivre loin de la cour sévère du Grand-duché de 600 000 habitants.
Frédéric-François a pu participer à la création des Régates de Cannes, mais est trop fatigué pour supporter l’organisation de grandes soirées. Son épouse, fille du grand-duc Michel, frère du tsar Alexandre II, accepte volontiers les invitations de la gentry cannoise et fait de nombreux voyages dans sa Russie natale.
La santé du Grand-duc décline. Bientôt il ne quitte plus sa chaise roulante. Un soir, (10 avril 1897) alors qu’Anastasia était dans sa villa, contrairement à ce que disaient les médisants, elle l’avait retrouvé dans le jardin étendu sur le sol et sans vie comme si, dans un dernier effort, il avait voulu aller dans le parc pour respirer. Le maire de Cannes, Jean Hibert, avait suivi en tout point les recommandations d’Anastasia et personne ne fit allusion aux circonstances de l’accident. En cette année 1897, c’était le premier enterrement (germanique) après la défaite de 1870… l’autorité et le rang de la veuve, quelques dons aux bonnes œuvres cannoises eurent raison des rumeurs.
N.B. Le prince a été retrouvé gisant dans le fossé qui sépare le jardin du parc, la balustrade défoncée.
Sources ; Demeures Anciennes et Beaux Jardins. Archives communales de Cannes.

Convoi funéraire des obsèques du Grand-duc Frédéric-François de Mecklembourg-Schwerin
(Cliché de Charles Vincent pris du balcon de l'appartement qu'il occupait Villa Denise sur la Croisette).
Merci à F. Vincent (collection personnelle).

ADDITIF : En lisant Le Point N° 2724
En Californie, la puissante fondation Getty a entre ses mains Omphale et Hercule, superbe toile d’Artemisia Gentileschi, sauvée du palais Sursock fracassé par l’explosion du port de Beyrouth en 2020.

Le Musée des Explorations du Monde a la fierté de posséder Judith et Holopherne de cette illustre peintre. (billets N°28 et 135 )

ON NOUS COMMUNIQUE
Samedi 7 décembre
-    Conférence par Monsieur Vincent Kulerza : Richesses naturelles de l’île Sainte-Marguerite, géologie, flore, faune protégée des Alpes-Maritimes.
Rendez-vous à 14h15, salle événementielle, maison des associations, 1 avenue des Broussailles, Cannes.

Pour tout renseignement tel 07 69 34 86 82 ou 06 16 78 97 71

Joyeuses fêtes de fin d'année à tous et à toutes.

COMPLÉMENTS D’ENQUÊTE

De fidèles lecteurs du blog nous ont demandé plus de détails sur l’édification du nouveau Palais du Festival ; ce que nous faisons volontiers.

Après l’abandon du projet d’agrandissement de l’ancien Palais, en 1978, un autre projet voit le jour, l’édification d’un nouveau Palais appuyé par le maire de Cannes Bernard Cornut-Gentille, et par son successeur Georges-Charles Ladeveze.

Au terme des travaux d’édification, le nouveau Palais des Festivals et des Congrès est inauguré en 1982 sous le mandat municipal de Georges-Charles Ladevèze ; il offre à la ville de nouvelles orientations pour le tourisme de loisirs et d'affaires. Le coût de la construction  s'élève à 550 millions de francs, que la municipalité a empruntés.

L’architecture moderne, conçue par Druet et Bennett, donne une impression de froideur et de rigueur qui tranche avec le charme classique du Palais Croisette même si les règles de sécurité à l'intérieur de l'édifice sont renforcées.

Le problème posé alors à la municipalité, est d’attribuer une nouvelle fonction à l'ancien Palais.

Plusieurs utilisations sont proposées, seules quelques-unes seront réalisées.

Durant un temps les locaux sont consacrés à la Quinzaine des réalisateurs en période du Festival (utilisation restreinte) mais l’idée ne satisfait pas. Un autre projet, création d’un Musée International du Cinéma de l'Image et du Son, restera sans suite ; la municipalité y installe les Services techniques de la ville, utilisation à laquelle s’oppose le maire d’alors Anne-Marie Dupuy pour qui  « il est aberrant de maintenir des Services municipaux dans un site prestigieux comme celui de la Croisette ».

En 1983 la proposition de transformer le Palais Croisette en Casino municipal n’aboutira pas.

Faute d’une utilisation efficiente et pérenne du Palais Croisette,  sa démolition a lieu en 1988 et son emplacement cédé à une société immobilière, à la consternation des cannois ; pour beaucoup, c'est la disparition d'un festival et la fin d'une époque.

Bien que l’architecture du Palais ait été controversée dès 1983, ses installations techniques et l’espace qu’il procure finissent par séduire, pour en témoigner, les accréditations passent de 8000 au double en six ans, de 1980 à 1986, nécessitant la création de nouvelles extensions qui permettront d’accueillir en 1997, 29 774 accrédités et plus de 3 000 journalistes et techniciens.

Le Palais des Festivals et des Congrès possède aujourd’hui deux espaces principaux, le grand auditorium Louis Lumière de 2 400 places, et le théâtre Claude Debussy, de 1 000 places. Le Palais abrite également de nombreuses autres salles de projection, des salles de gala et de réception de 3 000 places, douze auditoriums, une salle de conférences, une salle de presse, des studios pour la télévision et radio, un hall d'exposition et un parking de 1 000 places.

L'ouverture en mai 2000 du Riviera, nouvelle extension du Palais, agrandit la zone d'exposition de 7 000 m² située en bordure de mer. Il y a huit nouvelles salles de cinéma, portant à vingt-huit le nombre de salles mises à la disposition des professionnels. Sans oublier la création du Village international sur les plages de la Croisette, en bordure du Palais et le Marché du film qui occupe le premier niveau de l'édifice.

À l'extérieur, les célèbres marches, au nombre de vingt-quatre, revêtent leur tapis rouge pour toute la durée de la manifestation. Le gain d'espace a facilité le travail des photographes et des cadreurs afin de surprendre le moment où les stars gravissent la légendaire construction sous les projecteurs et les flashs.

L’essor continu du Marché du Cinéma a déclenché quelques mécontentements, les nostalgiques ne reconnaissant plus l’esprit du Festival de ses débuts. En 1986, conscients des problèmes, les organisateurs lancent un nouveau mot d'ordre pour leur manifestation : « Concilier la culture et les affaires, tout en gardant un côté humain et convivial ».

De nos jours, pour optimiser l’occupation du bâtiment, en plus du Festival de Cannes, de nombreux événements internationaux, congrès et manifestations artistiques sont organisés tout au long de l’année.

Pour exemple,  le salon professionnel international annuel des plus grandes marques de l'industrie du luxe duty free TFWA World Exhibition.

CE MOIS A CANNES

8 octobre 1848 : en raison de l’obscurité régnant dans le port de Cannes, un bateau à vapeur chargé d’huile et transportant trente passagers faillit sombrer au moment de son appareillage de nuit.

La municipalité réclama l’installation d’un feu de position.

Le premier allumage se fit devant la foule. Un feu fut placé sur un échafaudage au musoir à l’extrémité du môle.

En 1854, il fut remplacé par un phare à feu fixe d’une portée de onze milles (19 km) sur une maçonnerie de 10 mètres de haut.

Sources : Nice-Matin, mars 2024.

LIENS EXTERNES : La Cuisinière des Kennedy. Valérie Paturaud.

Il a suffi de la page 171 d’un roman fort agréable à lire, avec l'énumération suivante, nous sommes allés à la recherche de ces noms dans la ville de Cannes.

Ad Astra, le château rouge, la maison rose, le château des Américains, celui des originaux…

Le seul nom qui n’évoquait rien Ad Astra.

C’est le général Georges Catroux qui en fut le commanditaire en 1938. Le premier projet présenté par François Arluc fut jugé trop coûteux. Marguerite Catroux, seconde épouse du général,  opta pour celui d’un Américain, Barry Dierks, de Théoule-sur-Mer.

L’entrepreneur de maçonnerie Lorenzi et Cie (Le Cannet) est chargé de la réalisation.

Au Sud et en rez-de-chaussée, le vestibule et la loggia servent de symétrie après la vaste terrasse.

L’entrée se fait au Nord, suite à une cour ornée d’une fontaine adossée au mur de clôture. Les élévations sont enduites, couronnées de génoises.

Deux entrées à la propriété sont soulignées par des ifs et des cyprès. Un escalier descend vers la piscine entre des talus recouverts de parterres fleuris. Le reste de la propriété est planté d’un couvert d’arbres denses.

La villa est confisquée en 1941, vendue aux enchères, mais elle est restituée au général après la guerre.

Vers 1950, le général Catroux la vend à Herman Rogers. Elle sera rénovée et agrandie en 1978.

Sources : Inventaire général. Région Provence-Alpes Côte d’Azur 1997. F.Fray et C. Mondon.

Cannes-Soleil décembre 2020 ?

COURRIER DES LECTEURS : Aubert avec ou sans t

Là est la question. Une fidèle lectrice a repris le texte de mai 2024 rappelant la période du Festival. Brigitte Aubert "son premier amour" du billet de mai, devient Brigitte Auber en septembre après correction.

Une erreur notable pour les Cannois bibliophiles et cinéphiles. En effet, Brigitte Aubert est née à Cannes en 1956. Elle est la fille de l’exploitant du cinéma L’Olympia, elle a grandi dans le milieu du cinéma, devenant scénariste, dialoguiste et productrice de courts métrages. Elle a reçu le grand prix de littérature policière en 1997 pour son polar La Mort des bois. Brigitte Aubert est l’auteure phare de la collection Seuil policier.

En 2001 son roman Transfixions a été adapté et porté à l’écran par Francis Girod avec pour titre ‘’Mauvais genres’’. Scénario et dialogues de Philippe Cougrand, interprété par Richard Bohringer, Robinson Stévenin.

Depuis 1993 le cinéma Olympia est géré en SCI ; Brigitte Aubert est l’une des cinq administrateurs.

ON NOUS COMMUNIQUE

Jeudi 24 octobre : Journée à Mougins en covoiturage

Rendez-vous 10h45 devant l’entrée du musée.

• Le matin : visite guidée "Femmes Artistes" du Musée de Mougins
• Déjeuner au restaurant L’Amandier de Mougins
• L’après-midi : visite guidée du village et du Musée d’Histoire Locale de Mougins

Les deux visites seront assurées par des guides des musées.

Inscription avec chèque avant le 17 octobre. Participation limitée à 12 personnes.

Renseignements et inscriptions  : -07 69 34 86 82- ou -06 16 78 97 71-