REPONSES AUX CURIEUX DU MOIS DE JUILLET N°15
Le premier nom de la rue Jean-de-Riouffe date de l’existence d’un moulin à vapeur à farine installé en 1841, dans l’enclos des Capucins se trouvant, dit-on, encore dans l’immeuble du n° 12 de la rue de la Commune (1876), non pardon de la rue Jean-de-Riouffe.
VOICI UN RECTIFICATIF AU BILLET DE JANVIER 2011
De la part de M. René Varriano au sujet de l’histoire de la reconstruction du R1 par R. Varriano, porteur du projet :
C’est le 24 décembre 1998 que j’ai adressé une lettre au maire de Cannes, Monsieur l’Ambassadeur Maurice Delaunay, pour lui dire mon intention de restaurer un avion avec l’aide de personnes en difficulté. Je n’avais aucune idée de l’avion que j’allais reconstruire quand, presque aussitôt après la réponse favorable du Maire, j’ai fait connaissance de Philippe Jung avec qui je découvrais l’extraordinaire passé aéronautique de Cannes.
C’était décidé. Je reconstruirai l’hydravion Romano R1 de 1920…et les suivants.
J’ai donc travaillé à redessiner tous les plans de cet appareil durant un an à partir des photos que P.Jung me fournissait.
Puis, le 12 juillet 1999, j’ai créé l’Association des Ailes Anciennes Azuréennes avec, entre autres, Philippe Jung et moi-même. Ce n’est qu’un peu plus tard que j’allais faire connaissance de Jean-François Romano. Le 15 janvier 2000, celui-ci a accepté d’être membre d’honneur de l’association, puis, à la fin de l’année, il m’a remplacé à la fonction de président.
Le 1e décembre 2000, jour mémorable de l’ouverture du chantier d’insertion, les dix premiers employés ont commencé à reconstituer cet hydravion avec comme seuls outils une scie, quatre serre-joints et un pot de colle !
Devant la détermination de ces employés en insertion, les dons ont afflué très rapidement.
C’est sous ma direction et un encadrant technique Roger Arquier, que, durant quatre ans, soixante-dix employés ont reconstruit le R1. C’est le courage de ces ouvriers qui a permis à cette maquette grandeur nature de voir le jour, 11,50 m d’envergure, 8 m de long, 3,5 m de haut, en bois et toile.
Cet énorme engin est sorti du hangar le 16 décembre 2004 pour être emmené par camions au musée de Biscarrosse où il est encore exposé aujourd’hui.
LA REVOLUTION ET L’ EGLISE A CANNES (1789-1824)
Cette étude fut faite par les élèves de la classe de seconde 5 du lycée Jules-Ferry en 2009.
Le cahier de doléances de Cannes est rédigé en 1789 à l’occasion du rassemblement des Etats-Généraux. Les revendications se font envers leur seigneur évêque de Grasse, abbé de Lérins à qui ils estiment payer trop de droits seigneuriaux : Le second vœu de la communauté de Cannes est l’anéantissement de la banalité des fours et des moulins. Le seigneur est aussi à l’origine de multiples vexations : quand le pain sort du four, le particulier n’a plus le droit de le faire achever de cuire. S’il est reconnu qu’il ne " l’es pas asses ", il faut qu’il fasse un procès d’enquête par-devant l’officier de police. Ils attendent des réformes à demander au meilleur des Rois ou encore l’égalité de contributions pour toutes charges royale et locales, sans exemption aucune.
Les biens de l’Eglise seront nationalisés. Certaines ventes sont perturbées, ainsi celle de la chapelle Saint-Cassien en 1792, interrompue par une vraie révolte de femmes, serpes en mains…empêcha tout d’abord la vente aux enchères et mit en fuite les délégués du gouvernement. Malgré cela, la vente a quand même eu lieu à Draguignan, mais les Cannois ont « sauvé » la chapelle en se cotisant pour la racheter.
Chapelle Saint-Cassien La Bocca MLR
Par une délibération du conseil municipal de Cannes du 20 septembre 1792 (jour de la proclamation de la République) les quinze vieux registres tous rongés de vers, les états-civils, seront tenus par la municipalité, ceci est l’aboutissement de toutes les démarches pour les juifs et les protestants depuis 1790, l’Eglise perd une part de son pouvoir.
Un prêtre est arrêté à l’île Saint-Honorat car il n’a pas signé la Constitution Civile du Clergé. Cependant la lettre du Directoire de Cannes du 9 août 1792 est toute mansuétude : puisqu’il demande à s’embarquer, vous lui en faciliterez tous les moyens en profitant de la tranquillité de la nuit au moment où les personnes trop exaltées seront livrées au calme du sommeil.
En 1793-1794, la position de Cannes sur la route d’Italie lui vaudra de devenir un vaste camp militaire. Aussi les enfants naturels s’accroissaient à tel point que les deux sages-femmes du pays, Catherine Jourdan et Isnard, chargées du service des bâtards, réclamèrent une augmentation d’honoraires, qui leur fut d’ailleurs accordée. Dr Donnadieu.
L.S
CE MOIS-CI
1er août 1937 : Si Moulay Mohammed, a été reçu officiellement par M. Pierre Nouveau, maire, il était accompagné des deux petits princes Si Moulay Hassan et Si Moulay Abdallah et de grands dignitaires de la Cour. Nous connaissons les nobles et purs sentiments qui animent le cœur de Votre Majesté à l’égard de la France. Il est vrai qu’ils sont de tradition dans la dynastie chérifienne et que le père de Votre Majesté fut, par l’esprit, un grand Marocain et par le cœur un grand Français. Il fut l’ami du Maréchal Lyautey et, à ce titre, nous conservons à sa mémoire le plus fidèle attachement….
Au nom de Sa Majesté, Si Mammeri répondit : Vous savez certainement que je ne suis jamais venu en France sans m’arrêter dans votre cité, si belle et si avenante, mais toujours sans prévenir, pour ne déranger personne …
Sa Majesté reçut de M. Nouveau une œuvre de Louis Saramito, architecte, des minarets de confiserie et un voilier étaient offerts aux jeunes Princes. Ce fut ensuite la promenade au Suquet et à Super- Cannes et enfin un dîner au Carlton Hôtel. Le dîner terminé, le Sultan reprit le chemin de Nice, regagnant l’Hôtel Ruhl.
CA SE PASSE LE 24 AOUT : VIVE LA SAINT BARTHELEMY
C'est en 1858 que Joseph Barthélémy, décida de fonder une verrerie à La Bocca. Cette création fut à l’origine du bourg de La Bocca. Quelques années plus tard, n'ayant pas de fils, Joseph Barthélémy remettra l'affaire entre les mains de ses petits-fils Louis et Paul Négrin jusqu'en 1898, date de sa fermeture.
Ancienne verrerie (Document des Archives municipales)
M. Barthélémy fut considéré comme le bienfaiteur de ses ouvriers, ceux-ci habitent une cité ouvrière qui leur offre la gratuité du chauffage et du logement. L’affaire finit par péricliter après le décès, en 1867, de M. Barthélémy ; en 1898, l’activité s’arrête ; les bâtiments servent longtemps d’entrepôts et en 1986 la verrerie finit sous les pioches des démolisseurs.
Avenue Francis-Tonner emplacement de l’ancienne verrerie U R
Ses verriers, le 24 août 1879, tant ils lui étaient reconnaissants, ont « inventé » leur carnaval ; ils se barbouillaient leur visage de suie, sortaient leur longue chemise sous leur pantalon et munis de grands draps, partaient vers le centre de Cannes à bords de chars à bancs. La troupe était accompagnée d’un orchestre cacophonique. La fête perdure, commencée par une messe à l’église Sainte-Marguerite, les manèges, concours de boules et défilés de fanfares suivent le dépôt d’une gerbe devant la plaque commémorative dédiée à Joseph Barthélémy. Le registre des naissances des années 1877 à 1888 est étonnamment riche en prénom de Joseph, Joséphine et Barthélémy, reconnaissance ultime envers le patron de la verrerie ? Pourquoi pas !
LIENS ASSOCIES
Le plaisir de lire le livre de MAURICE RHEIMS APPOLLON A WALL STREET
Depuis l’édition de nombreux fascicules, beaucoup parmi nous savent situer la « villa Gould » ou « El Patio » à l’extrémité est du Mouré Rouge.
Boulevard Gazagnaire MLR
Florence Gould l’avait acquise, elle devait son immense richesse à son beau-père qui, subodorant l’avenir des chemins de fer, participa à leur glorieuse aventure aux Etats-Unis. A peine installée dans sa villa, réveillée pendant la sieste par le Paris-Vintimille, à l’heure du thé importunée par le Marseille-Monaco, elle entreprit les démarches pour que les chemins de fer fassent un détour. Il fallut lui expliquer que, en France, les chemins de fer appartenaient à la SNCF.
Un jour, au casino son collier de perles se rompit, les trente-deux perles qui le composèrent filèrent comme des souris; on en ramassa trente. Après avoir été désespérée, une heure plus tard, assise au bar elle disait, celle qui retrouvera les deux dernières, j’espère qu’elle en fera deux belles parures pour ses oreilles.
Le 28 octobre 1978, trois malfrats passèrent par une porte-fenêtre enlevant l’écrin et son contenu sorti en prévision d’un dîner le soir même. Quelques jours plus tard, un coup de fil l’informait qu’on était prêt à rendre les bijoux moyennant une rançon. Inutile, vous avez touché à toutes ses choses, elles ne sont plus à moi. Ce collier, entre autres, c’était un cadeau auquel je tenais particulièrement, mais les cadeaux, je ne les achète pas. Je ne céderai à aucune menace, à aucun chantage.
PAUL MORAND Journal 21 février 1971 évoque son séjour à la villa :
Un matin au patio. La qualité des ors sous le soleil : des bronzes de meubles laqués, de ceux des bleus de Chine, les orchidées dans l’éléphant de cristal, l’or vieux des cadres et des fauteuils. La table de marbre chargée de livres de luxe, le gazon vert clair, les giroflées mauves, la haie taillée, la mer bleu fort, le ciel bleu doux…On nous a servi à déjeuner cette chose immangeable, une bouillabaisse, mais admirable à voir, sur un grand plat; rouge et or, plein de monstres tordus, de rascasses à crocs de murènes; après avoir été mangés les poissons encore plus beaux d’être déchiquetés, hérissés d’arêtes, dressés de la queue, un massacre marin prodigieux.