Chers Amis des Archives,
Je pars…en tant que présidente, je reste…en tant que membre…
De février 2001 à mars 2012, j’ai eu le plaisir de réunir autour de moi, des personnes intéressées voire passionnées comme moi-même et de partager avec elles les surprises de la recherche.
Ce fut une grande joie pour moi de retrouver l’histoire de certaines propriétés privées et publiques, de familles cannoises et étrangères ou encore la vie des quartiers de Cannes.
J’ai partagé avec vous la découverte du patrimoine souvent peu connu de cette ville que j’aime.
Merci de m’avoir suivie et entourée toutes ces années.
Bien sincèrement
Andrée Bachemont
LA VILLA TERREFIAL
Terrefial désigne un quartier de Cannes circonscrit par le boulevard Montrose et le boulevard de Vallauris.
Monsieur le professeur Vouland, dans l’ouvrage Etude de toponymie régionale, écrit que la forme la plus ancienne de ce nom se trouverait dans un testament écrit en 1479 par le notaire Berard qui emploie le mot terre freyal.
L’adjectif freyal viendrait du latin friare signifiant réduire en morceaux. Il s’agirait donc d’un terme technique désignant la consistance du terrain en l’occurrence une terre friable. Une villa du quartier porte ce nom. Cette demeure bourgeoise, ne laisse presque rien paraître de l’extérieur ; elle fut construite vers 1870 comme sa voisine, son architecte n’est pas connu.
Villa Terrefial angle de l’avenue Montrose et de l’avenue du Grand Pin. F.B.
Édifié sur un plan carré comprenant deux niveaux sur un sous-sol, l’ensemble est couvert d’un toit à croupe couronné d’une balustrade, un escalier à double révolution donne accès au jardin de 2000m2 à l’époque, planté de palmiers, de cyprès et de bambous. En 1920, le propriétaire est M. Adolphe Jorrand de la manufacture de tapis à Aubusson « Croc Père et Fils et Jorrand » qui existe encore de nos jours. De 1930 à 1941, le propriétaire est M. Gras, il possède dans le quartier une distillerie sous l’enseigne « Gras et Ero », c’est le pharmacien des « Allées » (voir notre billet de décembre 2011 N°20).
Actuellement, la villa porte le nom de The house at Cannes et accueille pendant le Festival les personnalités du cinéma. C’est Pénélope Cruz qui cette année l’investira le temps d’une soirée où elle présidera un tournoi de dominos entre stars, (www.pineletpinel.com). F.B.
SAINT CÉSAIRE
Les reliques de saint Césaire d’Arles ont fait l’objet d’une exposition au musée du Louvre qui s’est achevée à mi-février. C’est aussi notre saint Césaire, celui que nous allons évoquer.
Il est né probablement vers 470 à Castillon (près de Chalon-sur-Saône), en territoire burgonde, de parents chrétiens et probablement gallo-romains. En 488 il reçoit la tonsure de l'évêque de Chalon et reste à son service durant deux ans. Attiré par une vie plus solitaire et pour éviter peut-être d'être retenu par sa famille, il s’enfuit à Lérins en 490 ; il est reçu comme novice par l’abbé Porcaire. Il est fortement marqué par la vie monastique. À Lérins il a sûrement acquis l'essentiel de sa culture basée sur les livres saints et les Pères de l'Église.
Il devient évêque d’Arles probablement en 502, le récit le plus ancien de la remise du pallium par le pape à un évêque est celui de la remise de son pallium par le pape Symmaque, il y a plus de 1500ans.
Chrisme sur le pallium, représentation du pape. Le pallium de Saint Césaire
Il continue à vivre comme un moine, exigeant que le clergé soit exemplaire. Il donne un rôle important au libre arbitre comme l’avait prôné saint Augustin. Un acte de donation de Childebert, en 540, fils de Clovis, donne les pêcheries situées au sud de l’étang de Caronte, probablement l’actuel quartier de Jonquières à Césaire. Ce village à 32km de Cannes était connu des Romains sous l’appellation de Castrum Caesari. Les moines de l’abbaye de Lérins, au IX e siècle, l’appelleront Saint-Césaire.
Et ceci aussi, qui ne peut le dire : nul ne doit rendre un culte aux arbres, observer les augures, s’adresser aux enchanteurs ; nul ne doit s’enquérir auprès des magiciens et des devins, nul ne doit, à la façon sacrilège des païens, prendre garde au jour où il part en voyage et au jour où il rentre chez lui, mal auquel, non seulement les laïcs, mais même un certain nombre de clercs, je le crains, succombent à cause d’une coutume sacrilège. Traduction de sermons par J. Delage, Wikipédia.
Autres sources sur le Web : L’École Hors les Murs ; Christophe de Dréville.
ARCHIVES D'HIER ET DE DEMAIN
01 / 07 / 1904
LIENS ASSOCIES
ROGER PEYREFITTE Tableaux de chasse
Fernand Legros achète à la galerie 65 de Cannes deux Dufy, deux Vlaminck à la propriétaire, Gilberte Duclaud, années 60. Une Réception de Dufy y est à vendre, fréquemment traitée par le peintre. On contestera l’affiche servant à l’exposition de Dufy (on pense alors que l'oeuvre n'est pas authentique). La galerie a été créée par G. Duclaud en 1953. Y ont été exposées des peintures de François Raty. Il s’avère que ce 65 est maintenant la bijouterie Aubry. L’actuel 65, côtoie deux magasins sans étage encadrés par deux immeubles dont les frontons ont des fenêtres ouvertes, ouvertes sur … un « torrent impétueux », la Foux. Les magasins sont sur un radier, quant à la Foux, elle se jette dans la mer, couverte, pour devenir la rue des États-Unis.
Plan cadastral de 1871, Archives municipales. 65 rue d'Antibes ML.R
La rue des États-Unis est nommée rue Armand, on voit à gauche la parfumerie et la villa de M. Armand, d’origine alsacienne, il n’était pas bon de rappeler ses origines en 1871, le plan de 1884 rectifiera, il s’agit de M. Herman qui fit recouvrir la Foux à ses frais jusqu’à la mer.
Dernière nouvelle : un nouveau magasin ouvre ses portes, la boutique Repetto. La tentation est trop grande de finir ce billet d’avril par ces deux photos à faire réveiller la mémoire des Cannois.
Regard d’égout, avenue Alexandre III M.D
On nous communique : mardi 3 avril, visite guidée du musée Escoffier à Villeneuve-Loubet.
Pour tous renseignements (04 93 69 11 57