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1 juin 2017 4 01 /06 /juin /2017 00:25

LE DOMAINE DE LA CROIX - DES - GARDES

Chargé d’histoire, le château de la Croix-des-Gardes, comme l’appellent les Cannois, est devenu un lieu de légende. Le Festival international du film y aurait accueilli la première de ses soirées mythiques, et Alfred Hitchcock le choisit pour décor de La Main au collet, en 1955 avec Cary Grant et Grace Kelly.

En 1917, M. Paul Girod, industriel métallurgiste à Ugine, achète cinquante hectares de bosquets, de broussailles, de rocailles, à l’ouest de la Croix-des-Gardes. Au sommet de la colline, 213 mètres d’altitude, il fait construire une magnifique demeure de trois étages de style florentin. Les plans sont dressés par deux architectes, l’un genevois Edmond Fatio, l’autre cannois, Pierre Nouveau.

Sur treize hectares autour du bâtiment sont créés de somptueux jardins suspendus.

En 1925, Paul Girod vend sa propriété à M. Michael Goldman, créateur des bijoux Burma. En 1964, la villa, avec une partie du domaine, est vendue à l’un des propriétaires de Perrier, M. Leven. Des travaux importants sont entrepris. « Connaissance des Arts » écrit : Le bâtiment est évidé comme une coque de noix, le vestibule est ouvert jusqu’au toit.

Dans les années 1980, le Prince Charles et son secrétaire particulier y furent invités par M. Leven afin d’assister à des activités de bienfaisance. Son secrétaire raconte son étonnement quand on lui présenta un distributeur de boissons, trois robinets, le premier donnait de l’eau Perrier, le second un vin rosé très frais et le troisième un Bordeaux millésimé à la température adéquate.

BILLET N° 86 JUIN 2017BILLET N° 86 JUIN 2017

Le château dispose de 24 pièces et 20 chambres. Comme le souligne Alexander Kraft, PDG de Sotheby’s International Realty, au Club Immo, ce bien d’exception est actuellement proposé à la vente au-delà de 50 millions d’euros. Un château de légende à la fois glamour et monumental.

Sources : Demeures anciennes et beaux jardins. De M.D. Cannes Côte d’Azur, Archives municipales de Cannes.

Fabuleuse histoire de Cannes. Jean Bresson.

 

ACTUALITES : NOS DEPUTES Le Littoral 1913-1914.

M. Gillette (1840-1933) fut notre député durant quatre ans. Licencié en sciences physiques et chimiques et en mathématiques, il est élu député de Grasse (et donc de Cannes) en avril 1910.

Aurions-nous voté pour la réélection de ce député sortant et sorti de Cannes ?

Extraits du journal Le Littoral 1913-1914.

 Hélas ! Le critique le plus indulgent ne saurait trouver en lui les éléments du plus mince éloge et nous imaginons que l'ami — s'il en est un qui aura ce courage, — qui sera chargé de le saluer sur sa tombe, se trouvera fort embarrassé pour parler de lui sans insulter à sa mortelle dépouille. Après des études au lycée de Nice puis au lycée Charlemagne à Paris, il entra à l'École normale supérieure, mais en est renvoyé à cause de ses opinions politiques républicaines en 1866…

… Gillette est un bipède d'une espèce rarissime — heureusement. Maigre comme le carême en personne, la tête en ovale comme un gros citron ratatiné, les yeux en boule de loto, la bouche fendue en grimace, le buste étroit dans une veste flottante, les jambes maigres sous un pantalon trop court, il s'en va, silhouette de carnaval, avec des gestes d'automate. Au physique c'est un mannequin articulé. Au moral c'est une girouette grinçante : la Girouette-Arimondy brevetée du Courrier du Littoral.

Quand il parle, on dirait qu'il grogne. Quand il rit, on croirait qu'il va mordre. Quand il regarde, on jurerait que ses yeux sont des pistolets.

A la Chambre, lors de son premier discours il s'écriait : « Vieux Républicain sous l'Empire » ! Le mot était de taille. Et un de ses collègues commentait. : « S'il était déjà vieux sous l'Empire, il est excusable de radoter aujourd'hui. ».

… Dans l'art des volte-face il est passé maître. Par exemple, il a un sens profond de l'économie. Autrefois, quand il vendait de l'avoine, il facturait les bouts de ficelle, tandis qu'il répétait à sa vieille bonne cette belle parole qui lui est restée en surnom : T'aou Gardi I

Depuis qu'il est député, il évite les banquets pour ne pas avoir à donner de pourboires, et il s'achète des complets à 49 fr. 50 pour réaliser un boni sur ses 15.000 francs d'indemnité.

Il avait bien promis de verser six mille francs par an aux enfants pauvres des écoles laïques : mais il a sur ce point une excuse admirable : « L'élu est un autre homme que le candidat. Celui-ci promet. Celui-là se garde bien de tenir. Où est le mal ? »

… Un jour on parlait devant lui des besoins de la classe ouvrière : - « Peuh ! Ricana-t-il, les ouvriers sont exigeants, le pain noir est assez bon pour eux ! »

Une autre fois, une mère de famille en larmes lui contait sa détresse : « Je n'ai pas de travail, pas d'argent, pas de pain et j'ai quatre mioches », lui disait-elle pour l'attendrir. Il répondit à la pauvresse « Eh ! Madame, qu'aviez-vous besoin de les faire ? »

A la veille des élections :

Nouvelle cabriole de Monsieur Clown. La profession de foi de M. Gillette-Arimondy, dit oeuf d'autruche, est un morceau de littérature digne de la plume du professeur Goudron. Nous l'avons parcourue avec joie, et nous en recommandons la lecture attentive à tous les électeurs qui auraient pu garder quelque illusion sur la moralité du député sortant. Jamais le bluff électoral ne fut pratiqué avec une si tranquille inconscience. Jamais la réalité des faits ne fut maquillée avec une pareille audace. Jamais candidat n'osa équivoquer sur son programme avec un tel mépris de son drapeau. Gillette qui, au Congrès de Pau, avait adhéré à la politique radicale dont la haine de M. Poincaré, président de la République, est le principal pivot ;

Gillette qui s'est encanaillé à la rue de Valois, où les femmes de ministres assassinent froidement les journalistes de l'opposition, quand ce ne sont pas les beaux-frères de Leurs Excellences qui se font arrêter pour escroquerie ;

Gillette qui s'était crânement inscrit dans le parti radical unifié, avoue lui-même sa honte puisqu'il n'ose pas déployer loyalement sa bannière et puisque, se réfugiant dans le maquis des à peu près, il s'affuble d'une épithète radicale réformiste, qui ne signifie rien.

Il se plaint du « labeur écrasant qu'il a accompli pendant sa législature», affirme qu'il « laisserait volontiers la place à un autre », et déclare que c'est par « pur dévouement » qu'il se représente.

Il avait promis aux cheminots de défendre leur cause, et ce charlatan, traître à sa parole, a voté par deux fois contre la réintégration des cheminots. Il a même voté, par-dessus le marché, l'exclusion du député socialiste Colly.

Il avait proclamé qu'il ne s'occuperait jamais à faire accorder des décorations, ces hochets de vanité transformés en récompenses électorales, et il s'est humilié auprès des ministres pour obtenir quelques rares rubans - très rares et fort mal placés - puisqu'il a fait fleurir la boutonnière d'un individu que la police mobile de Pégomas a surveillé et soupçonné.

Il avait annoncé une interpellation sur les bandits de Pégomas. Il s'est tenu coi.

Il s'était engagé à venir rendre compte de son mandat tous les ans aux électeurs de toutes les communes. Il a manqué à sa promesse, en ce qui concerne Cannes, où il n'a jamais daigné venir s'expliquer publiquement pendant ces quatre ans.

Il affirme qu'il a obtenu le relèvement des droits de douane sur le néroli. C'est inexact ; car ce qu'il a obtenu de la Chambre n'est pas encore adopté par le Sénat.

Avant lui, M. François Arago avait fait triompher au Palais-Bourbon, un tarif identique ; c'est le Sénat qui avait, à l'époque, défait l'œuvre de la Chambre. Et le Sénat, vraisemblablement, peut faire une deuxième fois ce qu'il a fait une première fois. Gillette écrit sans rire, que « son intervention personnelle a abouti à des réalisations sur des questions économiques». Mais où sont-elles ces réalisations, que nous nous dépêchions de les aller voir ? Qu'a-t-il fait pour les oléiculteurs ? Rien. Il les a oubliés. Qu'a-t- il fait pour les horticulteurs ? Rien, sinon que son influence a fait diminuer la subvention accordée par le Ministre de l'Agriculture à notre Exposition Florale. Qu'a-t-il fait pour les agriculteurs ? Rien. Qu’a-t-il fait pour notre commerce local ? Rien. Qu'a-t-il obtenu pour nos villes ? Rien.

… Il n’a fait partie que d'une seule Commission : celle des économies. Il était là à sa place. Hélas ! il n'a même pas exercé ses talents d'harpagon puisque le budget, loin de diminuer, a enflé dans des proportions formidables.

En vérité, il ne s'est illustré à la Chambre qu'à deux séances mémorables. La première fois, c'est le jour où, dans sa muflerie et sa lâcheté, il a eu la bassesse d'âme d’insulter et de calomnier, du haut de la tribune, la femme de l'ancien sous-préfet de Grasse. Ce jour-là, Gillette s'est conduit comme un polisson. Et il n'est pas, dans la circonscription, un seul père de famille, un seul mari, un seul fiancé qui n'ait méprisé l'homme assez méprisable pour oser s'attaquer à une femme.

La seconde fois, c'est quand, pour sauver les Radicaillaux prévaricateurs compromis dans le scandale Rochette, il a essayé de salir un de ses plus honorables collègues.

Décidément, Gillette n'était pas un député, c'était un écouvillon. Il atteste, dans son affiche, que le programme radical est en partie réalisé. Vraiment il nous la baille belle. Non seulement la Chambre défunte n'a pas voté l'impôt sur le revenu, non seulement elle n'a pas trouvé le moyen, en quatre ans, de voter la Réforme électorale mais encore elle n'a pas été capable de voter le budget annuel.

… Pour la loi militaire, ce singulier médaillé de 1870 qui fit campagne en Algérie, préconise le retour à la loi de deux ans. Ceci est la condition qui lui a été dictée par le parti socialiste. Mais c'est aussi la déclaration qui situe le mieux sa candidature aux yeux de tous les bons français. Gillette, l'antipatriote, n'a pas conscience de l'honneur français. Le mot de Patrie ne dit rien à son âme haineuse. La future invasion ne trouble pas ses rêves. Il sacrifie à ses misérables intérêts électoraux la dignité et l'intégrité de la France. Cet homme n'est plus cannois.

Pour l'indemnité parlementaire, Gillette s'enlise dans une contradiction qui fait lumineusement ressortir son peu de sérieux. Tantôt il veut ramener cette indemnité au taux constitutionnel - et cet adjectif est une ânerie - de 9.000 francs par an, et tantôt il veut payer les députés par jetons de présence.

Gillette, c'est le chantage des Moines de Lérins, c'est la concussion des Pompes Funèbres, c'est le vol du Comité des Fêtes, c'est la fameuse Fête des Reines, c'est la dilapidation des fonds du Bureau de Bienfaisance, c'est le renvoi des employés municipaux, c'est le mouchardage des fonctionnaires, c'est le cambriolage du mur de la vie privée, c'est la violence, le mensonge, l'outrage, élevés à la hauteur d'un principe radical-réformiste.

L’autre jour, au Riou, M. Gillette-Arimondy nous dépêchait ses turcos.

Avant-hier, à la Croisette, deux taxi-autos déposaient sur la Place du Masque de fer une douzaine de ces gentlemen que Gillette a spécialement engagés pour empêcher M, Arago de parler.

Faut-il que Gillette redoute la contradiction pour qu'il s'avise d'organiser le chahut à prix d'or !

Signé Verax.

 

PROMENADES PICTURALES :

Hiver à Cannes. Huile sur toile. 56 x 46 cm. Collection particulière.

Hiver à Cannes. Huile sur toile. 56 x 46 cm. Collection particulière.

(Cette peinture a été exposée à la biennale des Antiquaires de Paris en 1986).

Van Dongen est descendu plusieurs fois à Cannes participant aux Fêtes mondaines qui se devaient d’être au Palm Beach.

Souvenir ou résurrection, actuellement dans les sous-sols du casino de la Pointe Croisette, Jean-Pierre Spiedel fait le tri. « On est en train de dresser un inventaire très précis de ce qui a fait l’histoire du Palm Beach. De la vaisselle, de vieilles tables à roulette et de blackjack, des éléments de décor et même des vins précieux » explique le directeur artistique de cet établissement cannois qui baissera bientôt définitivement le rideau.

Tables de jeux, lustres, chaises, tableaux, sculptures… Ce sont près de 600 lots qui seront vendus lors de la vente aux enchères des objets du casino Palm Beach, les 3 et 4 juin prochains. Mais pour les fameux colosses qui trônent dans le hall du casino, une mise en beauté s’impose avant la vente. Les voilà donc entre les mains de dix artistes, soigneusement choisis par Jean-Pierre Speidel.

Inaugurées en 1929, fermées en 1991, et finalement rouvertes sous l’enseigne Partouche, depuis 2002, ses salles de jeux s’installeront dès le printemps prochain au rez-de-chaussée du 3.14 (voir billet N°76 août 2016).

Customisation par le dessinateur Kristian intitulée « Mélodie en sous-sol ». Photo L.S.

Customisation par le dessinateur Kristian intitulée « Mélodie en sous-sol ». Photo L.S.

ON NOUS COMMUNIQUE                                                       

Jeudi 8 juin : Promenade pédestre, guidée et commentée des Basses-Vallergues. RDV : 14h15 au club Carnot, av du Petit-Juas.

Jeudi 22 juin : Promenade pédestre guidée et commentée des Hautes-Vallergues. RDV : 14h30 arrêt « Hôpital ». Goûter champêtre chez un adhérent et ami. Inscriptions avant le 15 juin. 15 personnes maximum.

Pour tous renseignements : ( 06 10 83 12 39.

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27 avril 2017 4 27 /04 /avril /2017 00:22

LE FESTIVAL DE CANNES

Il est à l’honneur en commençant par Je me souviens de Georges Perrec (1936-1982) qui écrit page 47 Je me souviens que Claudia Cardinale est née à Tunis (ou tout au moins en Tunisie).

Claudia Cardinale illustre la superbe affiche du 70e Festival qui s’inspire d’une photo publiée dans Nice-Matin que nous reproduisons ici.

La photographie a été prise sur une terrasse à Rome.

La photographie a été prise sur une terrasse à Rome.

ACTUALITÉS :

1 - Le pont Alexandre III, créé au moment de l’arrivée du train à Cannes en 1863, s’appelait le pont de la Baume (voir le billet N° 83) et quand le boulevard Notre-Dame des Pins est devenu boulevard Alexandre III en l’honneur du tsar Alexandre III (cérémonie du 14 décembre 1894), l’usage a voulu qu’il s’appelle du même nom.

Le pont Alexandre III avait été décoré par deux fresques en 1982. Certes, elles étaient un peu défraîchies, l’une évoquait la plage et le Suquet, l’autre Le Carlton, enfin, difficilement.

 

Photo communiquée par un correspondant.
Photo communiquée par un correspondant.

Photo communiquée par un correspondant.

La ville de Cannes a fait appel à un artiste spécialisé dans la décoration urbaine pour sa rénovation.  Cette double réalisation illustre Pulp Fiction d’un côté, La Leçon de Piano de l’autre, deux films récompensés de la Palme d’or en 1993 et 1994.

 Comment a été fait ce choix ? Il ne manque pas de films tournés à Cannes qui auraient pu être à l’honneur ! Il était possible, par exemple, d’évoquer La main au collet, film de 1955 d’Alfred Hitchcock, les couleurs nous auraient ravis davantage.

Une scène importante a été tournée à la villa Stanford dans ce luxueux quartier de Cannes appelé La Croix-des-gardes. L’adresse est 145 boulevard Leader…  

2 - Nous venons d’entendre à la télévision que d’anciens petits boulots reviennent à la mode, ainsi cireur de chaussures, assez lucratif, une moyenne de 2 000 € net par mois.

On ne résiste pas : Echos de Cannes 15/01/1882

… Ce Cours, sache-le de suite, spacieux de plus de 1100 mètres de long sur 50 de large, est la plus belle place incontestablement de toutes celles des villes du littoral ; c'est là que les Cannois se retrouvent le plus volontiers pour la promenade simple, les rendez-vous d'affaires, ou pour écouter des concerts qui sont donnés par une société de musique dont les principaux artistes viennent des premières musiques de nos régiments…

Le passant peut, à bon compte, procurer à sa chaussure le revif luisant qui lui manque. Je me complaisais dans l'observation de cette toilette opérée sub Jove calido, bien différente sous tous les rapports de celle qui s'effectue à Paris, en pareille saison, sub Jove frigido, et je me disais : ce peuple, à en juger par les plus humbles de ses représentants, est vraiment hospitalier et ami de la belle grâce, même dans les plus infimes choses. Comme cela est bien imaginé. Par exemple, au lieu de laisser le client perché sur un pied comme une cigogne, de le faire asseoir en face d'une sellette en pente douce, où il pose ses pieds sur deux pédales bien amenuisées, dominant une estrade, et cela sur un fauteuil rembourré garni de velours, muni de larges supports pour les bras et dont les quatre pieds sont encastrés dans de petits cadres pour empêcher toute déviation compromettante. Que je lui trouvais bon air à ce voyageur crotté, fatigué sans doute, à siéger, comme un sénateur, sur ce siège curule, eu toute sécurité et sérénité, sur ce piédestal à l'abri de tout contact, sous l'ombrage d'un palmier, en face de la statue neigeuse du bon Lord, du Splendid Hôtel ou des flots azurés. Comment te narrer avec quelle méthode sûre et prompte l'opérateur procède, de quels égards respectueusement laconiques il use, et comme il termine son œuvre par une inspection générale et un brossage catégorique?

Collection A. Bachemont

Collection A. Bachemont

CE MOIS A CANNES :

Sidney Bechett a écrit Petite Fleur en 1956 pour la jolie Anne-Marie Mersen. Sur la photo on la voit jetant des fleurs pendant la bataille de fleurs du Festival cette année-là.

Photo aimablement communiquée par Irène Payan.

Photo aimablement communiquée par Irène Payan.

LIENS ANNEXES : Jean Bresson : La Fabuleuse histoire de Cannes.

Au bar du Palm-Beach, les employés sont en grève, 1er mai 1936, la grève durera une quinzaine de jours, les consommateurs font leurs cocktails eux-mêmes et s’amusent à les baptiser « à-peu-près », « Sur-le-tas », « Bada-Blum », « C.G.T.-Roi », le premier prix allant à la mixture servie dans un verre hors de la normale et baptisée « Joue-haut » par allusion au nom du chef de la centrale ouvrière.

 

COURRIER DES LECTEURS

La conférence La famille Von Derwies … de Nice à Cannes, faite par Mademoiselle Laredo.

Une aimable lectrice apporte les précisions suivantes au billet précédent : tout d'abord on ne peut pas dire que le baron Von Derwies passa "la plus grande partie de sa vie à Saint-Pétersbourg". En effet dans son enfance (entre 1870 et 1881) il vécut à Nice et en Suisse puis dès la Révolution, la famille ne retournera plus en Russie. Son fils est né à Nice en 1899 et mort à Cannes en 1938. 

Nous remercions vivement T.G.

 

ON NOUS COMMUNIQUE :

Mercredi 31 mai : journée à Levens en covoiturage.

Le matin : visite guidée de Levens et de la maison du Portal où sont exposées les œuvres de J.P. Augier. Déjeuner au restaurant « Le Mas fleuri ».

L’après-midi, visite de l’atelier de sculpture de M. Augier encadrée par M. Augier lui-même.

Pour tous renseignements : ( 06 10 83 12 39

 

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29 mars 2017 3 29 /03 /mars /2017 19:15

Le Point du 23 mars 2017 fait un dossier « Spécial Cannes ». Le maire, Monsieur Lisnard, se veut populaire, souvent alpagué par les Cannois. Nous ne résistons pas :

Le Littoral 23 04 1904 : On a fait quelque bruit, hier,  en ville, d'un incident, d'ailleurs sans importance, qui s'est produit à I ‘angle de la rue Bivouac et de la rue Jean de Riouffe.

Le lieu probable de l’incident. Photo MLR

Le lieu probable de l’incident. Photo MLR

Voici les faits en deux mots : M. Capron suivait à cheval la rue Jean-de-Rioufle. Il s'arrêta un instant à l'angle de la rue Bivouac pour causer avec M. Raybaud conseiller municipal ; à ce moment, il remarqua sur le trottoir et venant de leur côté le directeur d'une feuille qui, depuis sa fondation, s'est donné la  spécialité de l'injure et de l'outrage. L'individu en question regarda M. Capron avec insistance, de son air narquois et provocateur. M.Capron sauta de cheval et lui dit :

 « Je vous défends de me regarder ainsi, insolemment» ; et comme l'individu prenait une attitude agressive, M. Capron lui administra un soufflet qui envoya notre homme rouler sur le trottoir.

Tout se borne là. M. Capron remonta à cheval et s'éloigna au pas, se rendant  à son cabinet de l'Hôtel de Ville. Merci à F. V.

 

CE MOIS A CANNES : Revue de Cannes, 7 avril 1869.

Discours électoral du préfet des Alpes-Maritimes, ses inexactitudes et sa réfutation.

L’Union de Cannes et Grasse accuse le Préfet d’avoir apporté un document apocryphe et controuvé, violence et inexactitude complète de ce factum.

Monsieur le duc de Rivoli est le seul candidat officiel à la députation, il a déjà été fixé au choix du gouvernement par le vœu des populations (de Cannes et Grasse)… Il faut des aptitudes particulières qui font malheureusement défaut à Monsieur Méro. Monsieur le duc est le petit-fils d’une illustration de la contrée, Monsieur Masséna…

Aptitudes d’un député officiel : une honorabilité indiscutable et un dévouement à servir la population.

On laisse aux internautes la possibilité de mieux connaître M. Masséna.

 

LIENS ANNEXES : JEAN GALTIER BOISSIERE  Mon Journal depuis la Libération.

L’auteur écrit le 4 mars 1945 :

Mendel (Michel) Szkolnikoff, russe apatride condamné en 1933 pour émission de chèques sans provision, se voit confisquer les deux  milliards qu’il avait gagnés avec la Kriegsmarine. Ce Michel avait acquis soixante immeubles, fait le trust de l’hostellerie (à Nice hôtels Piazza, Savoie, Rhul ; à Cannes Majestic et Martinez, à Aix-les-Bains, le Grand Hôtel ; à Monaco, l’Hôtel Saint-James et des Anglais ; à Paris, la Chope de Clichy, etc.) avait acheté 100 millions de bijoux pour sa femme, une réfugiée allemande. Michel et son épouse seraient passés en Espagne avec leur or et leurs pierreries.

15 juin 1945 : le Russe Michel, qui avait gagné deux milliards avec la Kriegsmarine a été assassiné.

 

HISTOIRES D’EAUX, suite et fin.

Plan cadastral de 1884. Archives municipales de Cannes.

Plan cadastral de 1884. Archives municipales de Cannes.

Nous finissons avec la Californie, entièrement enterrée, et dont nous connaissons en partie l’histoire parce qu’elle passe sous les résidences de la rue de Russie et qu’elle intéresse l’église russe du boulevard Alexandre III.

Ce sont donc des anecdotes.

Fin de l’année 1996, les policiers de notre ville se sont adressés à la gardienne Des Dauphins assurant que, avertis par la surveillance du littoral à Antibes, la résidence polluait la mer au niveau du Mouré rouge avec son mazout. Descente à la chaufferie, effectivement le niveau de la cuve est au plus bas, le plein avait été effectué la veille. (En fait la cuve était percée) La recherche du pollueur avait été faite en soulevant plaque d’égout par plaque d’égout pour remonter jusqu’à la résidence. Le Service d’hygiène de la ville a demandé à la Lyonnaise des Eaux de pomper jour et nuit la conduite enterrée d’un bras de la Californie jusqu’à ce que le mazout soit dilué. Ce furent de bien onéreux travaux mais cela est une autre histoire.

L’anecdote suivante fut que la pompe  du sous-sol ne suffît plus, une deuxième s’avéra nécessaire quand le long du Mouré rouge s’édifièrent, à la place de coquettes villas, de gros immeubles nécessitant trois étages de parkings souterrains. Les eaux souterraines furent ainsi refoulées.

Le service du drainage de la nappe aquifère de « Notre » jolie église russe située dans le même axe a dû être mal surveillé et la crypte souffre d’une humidité catastrophique, les cercueils qu’elle renferme sont en très mauvais état, pour mémoire entre autres  celui de l’archiprêtre Grigorï Ostrohoumor, de deux grands ducs Nicolaï Nicolaïevitch le Jeune et Pietre Nicolaïevitch Romanov, Pierre Alexandrovich dOldenbourg (qui avait épousé la sœur de Nicolas II, Olga),  et celui d’Hélène Vagliano, chère à la mémoire des Cannois.

Le bulbe de l’église russe quitte son clocher. Boulevard Alexandre III. Photo ER

Le bulbe de l’église russe quitte son clocher. Boulevard Alexandre III. Photo ER

4 octobre 2015 : Cannes est sous des trombes d’eau et de boues, coupure du courant pendant 12 heures (nous fûmes privilégiés). Le sous-sol est sec. Les eaux de la Californie ont trouvé un nouveau chemin pour arriver à la mer, lequel ?

Sachez qu’une simple goutte d’huile peut se répandre sur 1 km2.

Sources : 1Fi 278 le ruisseau de la Californie ; Fin 1996 : pollution, merci à † J. F. ; Inondations 4 octobre 2015.

 

ECOUTE POUR VOUS

La conférence La famille Von Derwies … de Nice à Cannes, faite par Mademoiselle Laredo.

Serge Von Derwies et son épouse Marina ont passé une grande partie de leur vie à Saint-Pétersbourg, tout en descendant à Cannes l’hiver. Ils louent d’abord la villa Mariposa puis achètent à la Californie la villa Les Mimosas. Ils mènent grand train, ils prennent part à toutes les mondanités de Cannes, donnent de grands dîners dans leur superbe villa. Une de leurs deux filles décède à Cannes en 1914. Au cimetière du Grand Jas ses parents ont fait construire une chapelle d’inspiration byzantine.

Tombe de la famille Baron Serge Von Derwies. Photo FV
Tombe de la famille Baron Serge Von Derwies. Photo FV

Tombe de la famille Baron Serge Von Derwies. Photo FV

En 1917, la révolution russe entraînant des difficultés financières, le baron vend une partie du parc de la propriété, puis la villa en 1927. Ils s’installent dans la villa Les Pins, boulevard Alexandre III, puis  au  Cannet, à la Ravine, ensuite à la villa Méditerranée, rue Commandant-Bret où le baron décède le 7 novembre 1943, son épouse le 30 octobre 1947. Cette dernière était d’une grande beauté, son portrait en pied par Alexandre Cabanel (huile sur toile 140 x 105) se trouve au musée Chéret à Nice. 

Ce complément est apporté par M. D. Publication des Amis des Archives et T.G.

 

ON NOUS COMMUNIQUE

Jeudi 27 avril : Journée à Vins-sur-Caramy et La Celle.

Le matin, visite du château de Vins-sur-Caramy en compagnie de son propriétaire, Déjeuner à Brignoles " Au Vieux Pressoir ".

L’après-midi, visite guidée de l’Abbaye médiévale de La Celle.

Pour tous renseignements ( 06 10 83 12 39.

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15 février 2017 3 15 /02 /février /2017 23:45

BILLET N° 83 MARS 2017

HOTEL DE L’EUROPE :

Di(s)gression, en souvenir d’un livre de Micheline Presle. J’ai raccompagné une amie à son domicile dans le quartier Saint-Nicolas, elle m’a dit qu’il s’agissait de l’hôtel de l’Europe dont voici l’histoire.

Hôtel de l’Europe. 31 rue Léon-Noël. Collection particulière.

Hôtel de l’Europe. 31 rue Léon-Noël. Collection particulière.

Il a été construit vers 1863. Il comprenait un bâtiment principal, un pavillon avec une verrière, ainsi qu’une annexe. Situé en plein midi, à mi-côte, vaste jardin, jeu de croquet. Cuisine bourgeoise soignée, vins premiers crus. Arrangements pour famille si séjour prolongé.

En 1865, son propriétaire est M. Roch. Puis les propriétaires seront quatre, Augier de Cannes, Martel de Cannes, Labat capitaine de Cavalerie en retraite de Nice, André Capitaine de Frégate dont le contrat de mariage stipulait que tous les biens à venir de la future épouse seront paraphernaux. En 1907, Jean Jouve, en son vivant maître d’hôtel, en fait l’acquisition.  A son décès, en 1910, son fils, Alfred, cède sa part à sa soeur Julie, future Madame Dupont qui le tiendra jusqu’en 1918.

Monogramme AJ au-dessus de la porte d’entrée. Photo MLR.

Monogramme AJ au-dessus de la porte d’entrée. Photo MLR.

Revendu cette année-là, L’Hôtel d’Europe devient alors la Villa l’Olivine. Au deuxième et au troisième étage des balcons sont aménagés. Elle se loue alors en appartements meublés.

Résidence L’Olivine. Photo MLR.

Résidence L’Olivine. Photo MLR.

Depuis plusieurs années, L’Olivine a été vendue en copropriété. Les palmiers devant la résidence sont toujours là, elle garde un charme désuet … même si sa superficie a terriblement rétréci.

Dans le rappel des servitudes de l’acte notarié, on peut lire : Les constructions qui pourront être édifiées … ne pourront jamais servir à l’établissement d’une maison de tolérance…et pour tout le restant de la propriété.

Sources : Chronique de l’Hôtellerie Cannoise. Archives Communales de Cannes.

                 Acte notarié de propriété

 

CE MOIS A CANNES : 

Du 22 au 24 mars 1930, l’Automobile Club féminin de France organise un rallye féminin au départ de Paris, place de la Concorde avec arrivée à Cannes. Ces dames devront effectuer une série d’épreuves, régularité, démarrage, freinage, marche arrière, ralenti et accélération. La comtesse de Ganay l’emporte sur Renault et Mlle Deutsch de la Meurthe sur Hispano-Suiza. Ces deux amazones couvrant la distance en moins de treize heures.

Sources : Côte d’Azur, Histoires des sports élégants. Publication Archives municipales de Cannes.

 

LIENS ANNEXES : JEAN- JACQUES ANTIER. La Côte d‘Azur, ombres et lumières. 1992

GAMBETTA, Grand Béta, à la gare de Cannes, fut enlevé prestement par Juliette ADAM (née Juliette Lambert) pour qu’il ne fut pas reconnu par la foule. Après le renversement de Thiers, il était très aimé du peuple qui se souvenait de son évasion en ballon de Paris assiégé. Le 2 janvier 1874, ils embarquaient avec l’ami Spuller pour aller déjeuner à Sainte-Marguerite. Beau mangeur, beau buveur, il ajoute la gaîté de son appétit à la gaîté du soleil et de l’enveloppement bleu. Puis ils visitèrent l’abbaye de Lérins. Gambetta, anticlérical militant, étonna tout le monde par ses connaissances religieuses…

 

HISTOIRES D’EAUX. (Suite) 

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BILLET N° 83 MARS 2017

LA LÈPRE

La Lèpre coule sous l'avenue Isola Bella (partie haute), elle est visible dans la propriété privée Toscana à l'intersection de l’avenue Isola Bella, l’avenue Fiesole et de l’avenue Hightower.

La Lèpre, villa Toscana , avenue Fiesole. Photo F.V.

La Lèpre, villa Toscana , avenue Fiesole. Photo F.V.

L'insolite est cette roue à aube, elle est située sur l'actuel  filet d'eau de la Lèpre, dans le passé, la Lèpre avait-elle un débit plus important ou bien cette roue ne pouvait être qu’une "fabrique" du parc de la somptueuse villa Isola Bella lotie antérieurement et jamais  fonctionnelle...

Les résidents de ce quartier dénommé La Lèpre (beaucoup de propriétés appartenaient à des propriétaires teutons...avant la guerre de 1914), se sont plaints de cette appellation pas très flatteuse, (on pense tout de suite à un lieu où se trouvait une léproserie) et ont demandé une nouvelle appellation, c'est ainsi qu'on lui a donné le nom de Pierreval plus chantant que La Lèpre. Pierre Vouland, qui est une référence, attribue ce nom à un citoyen appelé Lèpre qui apparait dans les textes dès 1468, bien avant que ne soit enregistré le nom du lieu, 1624.

Puis elle est encore visible en bordure de deux propriétés toujours avenue Isola Bella un peu plus bas, après, elle est souterraine.

Tout cela parait confus, au lecteur d’en faire le tri. F.V.

LES GABRES

Nous arrivons aux Gabres dont le rond-point a fait l’effet d’une communication, (blog de janvier2016), elles signifient deux racines de cours d’eau.

Les Gabres avenue de Turkheim.

Les Gabres avenue de Turkheim.

Un bras se jette dans la propriété des Degrémont, l’actuelle résidence Beauséjour, avenue éponyme, l’autre longe le Grand-Hôtel.

LA BAUME n’est pas représentée sur la carte. C’est pourtant le nom de tout un quartier, le pont Alexandre III s’est appelé pont de la Baume à la création de la ligne de chemin de fer. Elle est captée par les Gabres et était mise en valeur dans la propriété Villa Madrid.

 

 

Photo aimablement communiquée par F.V.

Photo aimablement communiquée par F.V.

ON VOUS COMMUNIQUE

Samedi 18 : Valorisation d’un quartier : La Bocca. Visite organisée par la direction des Archives municipales avec notre participation. Entrée Libre à partir de 15 heures, salle de la Verrerie.

Samedi 25 : Assemblée générale de notre association à la Maison des Associations, 9 rue Louis-Braille, à 11 heures. Accueil à partir de 10h30. Repas au restaurant Le Jardin.

Mercredi 29 : Hommage aux photographes cannois : pour son 70e anniversaire, souvenirs du festival du film en son ancien palais.

Pour Cannes Bel-Age, salle Carnot à 14h30 diapo conférence par Irène Payan : En baie de Cannes, des régates de légende.

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26 janvier 2017 4 26 /01 /janvier /2017 00:22

LES VITRINES

Les vitrines des agents immobiliers sont source d’inspiration pour une rubrique foncière : aujourd’hui,  la villa Bagatelle.

 Villa Bagatelle, 2 boulevard de l’Observatoire.

Villa Bagatelle, 2 boulevard de l’Observatoire.

Le duc de La Force en fut le commanditaire en 1928. Cette villa a coûté trois millions de francs-Poincaré. En 1939, le duc de La Force la met en vente, le prix est fixé à deux millions de francs, l’agence Andrau précisant « à débattre ». Elle est décrite comme une maison provençale Louis XVI en crépi rose sur un terrain de 13 000 m2 avec deux étages et ascenseur, aménagée au rez-de-chaussée pour de grandes réceptions, dans un cadre paradisiaque.

En 1942, le duc Caumont de La Force, de l’Académie française, se fait adresser son courrier à l’hôtel Gallia où il réside ayant mis sa villa en vente dès 1939. En 1945, la propriété appartient à monsieur Hefty, en 1949, elle possède toujours un petit pavillon de quatre pièces avec garage pour deux voitures mais n’est plus bâtie que sur 2 500 m2.

Benitez Rexach lui succède. C’est un richissime homme d’affaires portoricain devenu fou amoureux de la Môme Moineau qu’il épousa en 1929. Cette chanteuse de variétés va illustrer les soirées cannoises, petite marchande de fleurs devenue milliardaire.

 

Collection particulière

Collection particulière

L’architecte Gérard en 1976 modifie notablement la propriété qui possède maintenant trois bâtiments.

En 2002, Rafid Khalifa, pharmacien de formation, achète la propriété 37 millions d’euros. En 2001 elle avait été acquise par un promoteur parisien pour 16 millions d’euros.

C’est dans cette villa qu’est organisée une soirée des mille et une nuits, le 3 novembre 2002, au cours de laquelle trois cents VIP dont Sting, Depardieu, la nièce de G.W. Bush, Jack Lang, s’étaient retrouvés pour fêter le lancement de la chaîne KTV en France par Rafid Khalifa.

Un an plus tard, Rafid Khalifa revend la propriété pour 17 millions d’euros.

Le nouveau propriétaire serait un prince saoudien tandis que R. Khalifa est écroué en Grande-Bretagne. (Ce que j’écrivais en 2010).

 Et en 2013, c’est un banquier russe qui la rachète pour 21 millions d’euros.  

Sources : La France sans étoile de Philippe Erlanger.       

                AM Cannes 2S 986

                Nice-Matin novembre 2002

                Internet

 

COMPTE-RENDU PARTIEL ET PARTIAL

De la diapo-conférence du 10 décembre. Une documentation variée et surprenante comme cette lettre adressée par Marcel Pagnol au maire Cornut-Gentille.

De quoi donner aux absents des regrets.

BILLET N° 82 FÉVRIER 2017
BILLET N° 82 FÉVRIER 2017
BILLET N° 82 FÉVRIER 2017
BILLET N° 82 FÉVRIER 2017
BILLET N° 82 FÉVRIER 2017
BILLET N° 82 FÉVRIER 2017

HISTOIRE D’EAUX (suite)

Typographie et hydrographie

Typographie et hydrographie

LA FOUX

La Foux descend du Cannet et emprunte parfois la rue de la République comme en octobre 94, forte de ses affluents des Moulières et du Pézou.

On la laisse encore affleurer en plein cœur de Cannes (entre le quartier Saint-Nicolas et le lycée Jules-Ferry), cependant au cours des ans elle a été canalisée. Pour en régler le débit, elle est équipée dans sa partie souterraine de pompes qui déversent une partie de ses rejets plus ou moins propres dans le réseau d’assainissement classique afin de préserver la qualité des eaux puisqu’elle se jette sur la plage cannoise à la hauteur du palais des Festivals.

La Foux, rue de La Baronne. Photo MLR

La Foux, rue de La Baronne. Photo MLR

On a peine à imaginer que le niveau était à un mètre au-dessus de la rue, dans un magma de boue le 3 octobre 2015.

Elle a pour affluents, un grand mot, le ruisseau de Terrefial et le ruisseau de Bénéfiat qui est canalisé depuis les dernières constructions devant l’église du Prado.

Le ruisseau de Terrefial, avenue du Grand Pin. Photo MLR

Le ruisseau de Terrefial, avenue du Grand Pin. Photo MLR

En 1860, est établi un devis des travaux à faire pour réunir la chaussée de la rue de la Foux (qui deviendra la rue des Serbes en 1918) avec le chemin de la Croisette, murs de soutènement à faire pour préserver les remblais des eaux du torrent de la Foux de fortes vagues de la mer, aux abords du pont de la Foux, cela sera effectué avec de fortes dalles calcaires du pays, depuis la mer jusqu’au pont de la Peyrière.

La construction d’un radier dans le vallon de la Foux se fera par adjudication, le 1er avril 1880, à 2 heures en mairie. Dans « Ruggiero » juillet 1868, adjudication des travaux de l’égout collecteur du pont de la Foux à la jetée du port sur 1315 mètres.

Plan du pont de la Foux 1871. AM Cannes

Plan du pont de la Foux 1871. AM Cannes

N. B. : La villa Armand, la rue Armand n’existent pas, il s’agit de la villa Herman, nous sommes en 1871, une façon d’éviter un patriotisme exacerbé et belliqueux.

 En 1825, Louis Herman créa la Parfumerie de l’île Notre-Dame. On y distillait la fleur d’oranger. M. Herman était d’origine alsacienne, chevalier du Christ de Portugal. Il traça la rue à ses frais, la municipalité officialisa le nom de l’actuelle rue des Etats-Unis en 1874.

En 1841, Jean-François Reynaud désire installer une distillerie sur le terrain qui passe près du pont de la Foux, rue d’Antibes, ainsi qu’un atelier de salaisons. Onze ans plus tard, François Brun, originaire de Grasse vend, cède et transporte à Constant Herman, domicilié à Paris, une maison de bas en haut servant principalement d’atelier de parfumerie avec du côté du midi un jardin complanté de jasmin et du côté de l’est un laboratoire de distillation avec puits, réservoir et dépendances. M. Brun l’avait acquis de Gaspard Rigal en 1847, la partie cultivable ayant été acquise d’Honoré Saissy. Ce fut un paiement comptant en espèces sonnantes de 25 000 francs pour le dit immeuble et ses dépendances préalablement estimés par des amis communs d’icelles.

Le guide Pinatel indique 6 morts par suite d’inondations en 1895 : … Un drame terrible se passait dans cette gorge encombrée de maisons (actuel boulevard de la République), le long d’un boulevard trop étroit, parcouru par le torrent de la Foux roulant dans un lit trop serré, tantôt sous des voûtes trop basses tantôt à travers des ponts multiples et sans hauteur, tantôt sous des arcades d’une largeur plus qu’insuffisante…

En 1914, un résident cannois se plaint auprès du maire : une odeur pestilentielle et de dépotoir de tous les immondices malsains que l’on pense et même les bains des teinturiers du Cannet dont l’eau est saturée en rouge ou noir au gré des teintures… les eaux provenant des moulins à ressences et des fabriques de parfumerie sont-elles considérées comme nuisibles auquel cas il faudrait les interdire.

En 1953, la Foux traversait la place du Commandant Maria en souterrain pour sortir au boulevard d’Alsace à proximité du passage à niveau Chabaud (passage actuel pour piétons à la hauteur de la rue Hadad-Simon), elle repassait ensuite entre les maisons, à ciel ouvert, et se jetait à la mer au « droit de la rue des Etats-Unis » répandant de mauvaises odeurs et offrant à la vue des détritus divers et variés. La Foux sera recouverte provisoirement d’une plate-forme en béton armée sur une longueur de 22 m. et une largeur moyenne de 6 m.

C’est seulement en 1958 qu’il est envisagé sérieusement de recouvrir le dernier tronçon entre la rue d’Antibes et la mer.

 Photo M.L.R.

Photo M.L.R.

Sources : Nice-Matin 2012

                AM Cannes 102 W 17, séance extraordinaire du Conseil Municipal.

                AM Cannes 2 O 36, 5 J 55.

                Histoire de Cannes sous la direction d’Alain Ruggiero.

                Au fil des ans, le Quartier de la République. Amis des archives, article d’A. Cayrol.

 P.S. Une note plus odorante : la source de la Foux servait à tanner les cuirs et arroser les champs de fleurs, traversant la propriété Les Fontaines parfumées. Au XIIe siècle, l’eau s’écoulait à travers la ville de Grasse dégageant une agréable odeur, ce qui a inspiré pour le nom de la bâtisse. Nice-Matin, dans son numéro du 2 septembre 2016 nous apprend que « Louis Vuitton » se met au parfum à Grasse. Acquises en 2013 par LVMH, Les Fontaines parfumées ont été entièrement rénovées, il s’agit des ateliers des parfumeurs pour Louis Vuitton et Dior. Cette Foux n’est pas cannoise, elle emprunte le mot provençal qui désigne un mini défilé dans lequel coule de l’eau.

 

CE MOIS À CANNES

La Saison de Cannes, mardi 16 février 1926.

Le match devait avoir lieu à 11 heures. A 7 heures du matin, le club était déjà en activité… Dans la rue Pasteur qui limite le fond du court, des preneurs de vue cinématographiques amenèrent vers 7 heures la plateforme que les employés des tramways utilisent pour réparer les fils…

Il n’y a plus une place à prendre à n’importe quel prix… Un Portugais arrivé dans la nuit de son pays offre 1000 francs pour rentrer et se fait expulser par les agents lassés de son insistance.

10 heures, des agents montent sur les toits et dans les arbres pour déloger les resquilleurs qui tentent de trouver une place confortable et gratuite… Les tuiles du toit disparaissent peu à peu et sont remplacées par des têtes hilares qui sont parvenues à narguer la police… 10h1/2, les barrages de police sont débordés, des énergumènes crèvent le grillage…

11 heures, Suzanne Lenglen, pâle sous sa poudre, puis Miss Willis pénètrent sur le court.

Suzanne Lenglen et Miss Willis. Photo aimablement communiquée par M. D.

Suzanne Lenglen et Miss Willis. Photo aimablement communiquée par M. D.

MICHELE MORGAN est décédée le 20 décembre 2016. Henry-Jean Servat raconte dans Nice-Matin le 22 décembre 2016 : Durant les heures sombres de la France occupée, quand il y a eu la ligne de démarcation, elles (il s’agit de Michèle Morgan, Micheline Presle et Danielle Darrieux) sont venues s’installer en zone libre dans le Sud. Elles résidaient au Grand Hôtel, dont le propriétaire était le père de Louis Jourdan.

Avec Quai des Brumes, elle avait atteint la célébrité, Dans le scénario, Prévert avait écrit : « t’as de jolies jambes », mais Gabin a improvisé à son gré…

Elle choisit le rêve américain plutôt que le cauchemar nazi, Michèle avait tourné un film à Berlin en 1938, L’Entraîneuse…elle a traversé la ville après la fameuse nuit de cristal, elle a serré fort la main de François Perier. Elle avait compris que les temps seraient terribles en Europe.

Un contrat avec la RKO en poche, Michèle Morgan traverse l’Atlantique... Elle est partie de Cannes un beau matin, seule à 18 ans, pour rallier Perpignan en train, puis prendre un bateau pour New York depuis Lisbonne.

1946 : Michèle Morgan et Jean Cocteau dans la première édition du Festival. Photo Ladepêche.fr

1946 : Michèle Morgan et Jean Cocteau dans la première édition du Festival. Photo Ladepêche.fr

Ouverture du Festival de Cannes en 1946, Prix d’interprétation pour La Symphonie pastorale.

ON NOUS COMMUNIQUE

Vendredi 24 février : Conférence par Mademoiselle Laredo, La famille Von Derwies de château en villa : de Nice à Cannes. Cercle Villa Vera, 41 avenue de Vallauris à 15 heures. Goûter de crêpes.

Pour tous renseignements ( 06 10 83 12 39.

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15 décembre 2016 4 15 /12 /décembre /2016 01:03

LE ROND-POINT DU PONT DES GABRES

Il n’a pas de nom sur le plan mais sa fontaine décorative a été faite à la mémoire du général Maubert.

C’est le 16 mars 1990 que par délibération du conseil municipal le projet de cet ilot central a vu le jour. Le coût a été estimé à 700 000 francs, il fallait prévoir l’alimentation en eau, la fontainerie, les vidanges, l’éclairage.

Le placage de l’ossature métallique qui constitue l’arche centrale est une pierre marbrière « rose du Portugal ». Les quatre motifs périphériques en pierre de Bassonville sont composés chacun de deux pyramides juxtaposées et de deux lames métalliques.

C’est la société LCE Fontaines et Jets d’eau qui remporte le marché, l’architecte étant Gilles Amphoux, de Sommières.

Place Maubert. MLR

Place Maubert. MLR

La famille Maubert à l’honneur : en 1880, le grand-père du général Maubert, verrier à l’usine qui fonctionnait au château de La Napoule, s’installe à Cannes et crée un négoce de gros pour la verrerie. Cette activité occupe quarante ouvriers verriers et vanniers au fond du bâtiment. En façade un important magasin de porcelaine, cristaux, orfèvrerie.

Il aura deux fils dont Paul Maubert, le père de Paul-Maxime-Jean, notre héros.

La maison Maubert, 154 rue d’Antibes. MLR

La maison Maubert, 154 rue d’Antibes. MLR

Le futur général Paul Maubert s’engage dans l’armée en 1917 et obtient sa première citation. Il participera à la libération de l’Alsace en 1944 puis prend le commandement de l’artillerie en Afrique équatoriale. Il cesse le service actif en 1957. Commandeur de la Légion d’honneur, Croix de guerre 14-18, 39-45 avec palme, Croix de combattant volontaire. Médaille coloniale, Cannes se devait de l’honorer. Il meurt à Cannes.

 

CE MOIS A CANNES

27 janvier 1924 : signature de la donation par Madame la Vicomtesse de Solignac-Fénelon et de Oleg Tripet-Skryptzine d’une bande de terrain faisant communiquer la route d’Antibes au boulevard Alexandre III ainsi que du rond-point boisé contenant un monument élevé par le père des donateurs à la mémoire de son épouse ; il portera son nom « square Alexandra ».

Square Alexandra. MLR

Square Alexandra. MLR

LIENS ANNEXES : PIERRE GIUGLARIS. Si La Bocca m’était contée.

L’auteur évoque l’implantation de mûriers, il y a presque 150 ans, le long du boulevard de Coubertin rejoignant le quartier Saint-Joseph à la RN 7. Ils appartenaient à la propriété AUTRAN pour l’élevage des vers à soie. Quand, vers 1965, l’ensemble des logements sociaux des Mûriers a été construit à proximité de la Frayère, il a fallu surélever les constructions et les routes. Plus le niveau du sol montait, plus les mûriers rapetissaient, ils étaient bien plus grands à l’origine qu’aujourd’hui. Il a fallu stopper le remblayage sous peine de voir les mûriers s’étouffer. Les services municipaux et espaces verts procèdent tous les trois ans à un élagage et veillent à leur entretien.

Ce livre a été écrit en 2004, nous avons cherché en vain l’avenue des mûriers mais avons trouvé à proximité un square récent planté de, devinez quoi….

BILLET N° 81 JANVIER 2017

Aux Archives municipales, côte 3F 26, le sous-préfet de l’arrondissement de Grasse, dans une lettre adressée à la mairie de Cannes le 22 juin 1812, demande la quantité de cocons bouillis dans notre commune, le prix moyen auquel ils ont été payés, la quantité de kilogrammes de soyes  qui ont été filés et le prix moyen auquel elle a été vendue. Nous n’avons pas la réponse.

Il insiste le 19 avril 1813 dans une lettre relative à la plantation de la culture de la soie blanche… Un grand nombre de cultivateurs s’y livrent avec zèle et intelligence…Vous voudrez bien prévenir les personnes de votre commune qui vous paraîtrons à même d’en faire usage, je leur ferai parvenir de la graine de ver à soie et leur fournirai les instructions nécessaires. Le ministre des manufactures et du Commerce accordera ses encouragements. Il ne fait pas état de l’implantation des mûriers !

Mûrier alba.

Mûrier alba.

COMPLEMENTS D’ENQUETE

Nous avons eu une vidéo-conférence animée par Madame Fernande. Grac, dans le cadre des activités du Bel Age de la ville, sur le Suquet. Les illustrations étaient abondantes, prêtées par Irène Payan. Celle-ci dessous manquait au blog du mois dernier, c’est chose faite.

Le lac du Riou. Communication Irène Payan.

Le lac du Riou. Communication Irène Payan.

HISTOIRES D’EAUX suite

 Nous quittons le Riou et nous nous intéressons au Châtaignier.

Le Châtaignier où aboutissent les ruisseaux Petit Juas et Vallergues, aujourd’hui totalement artificialisé, draine toute la partie de l’agglomération située entre les Vallergues (à seulement quelques mètres sous terre) et le haut du boulevard Carnot; il passe sous Monoprix et jusqu’au Palais des Festivals. Il circule  dans un souterrain mais il n’en a pas toujours été ainsi.

Dans une lettre adressée au préfet en 1826, les commerçants et les riverains du quartier évoquent l’écoulement dans le vallon : le chemin qui de Cannes conduit au Cannet, est traversé par un torrent qui coule du nord au midi et dans lequel se dégorgent toutes les eaux qui coulent dans ce chemin, de manière qu’en temps de pluie, il est transformé en rivière.

Le cours d’eau évolue alors à ciel ouvert : Il existe sur ce torrent un pont très bas et des ouvertures pour l’écoulement des eaux qui arrivent de chaque côté et qui présentent un volume conséquent puisqu’au mois d’août 1825, ces eaux s’élevaient dans ce chemin à une hauteur de dix pieds. Il faudra attendre 1863 pour trouver les premières traces de recouvrement. Dans une lettre adressée au préfet un riverain demande l’autorisation de voûter le dit vallon sur une partie de son parcours.

Les vallons sont restés privés à 70%. Quand on inspecte le souterrain, les hauteurs sont variables et la manière de recouvrir le torrent aussi. Quand c’est un bel ouvrage en pierre, c’est un ouvrage public, autrement, chaque propriétaire fait à sa manière. Quant à la hauteur, elle varie de 2,5 mètres à 1,20 mètres. La quête des surfaces de terrains à construire a fini par enfouir le vallon.

Et pourtant, jadis, les Cannois allaient y chercher des écrevisses.

LE POUSSIAT :

Tire son nom de son embouchure, au niveau de l’actuel hôtel de ville, les pointus étaient tirés, poussés, dans cette anse protégée… à moins que ce nom vienne de pieu, des poteaux étaient enfoncés en terre pour y amarrer les embarcations.

Le Poussiat, ce n’est pas un cours d’eau mais des eaux d’infiltration qui ne se regroupent pas et qui  rendaient immonde le quartier de l’actuel marché Fortville.

Marché Fortville, une entrée.

Marché Fortville, une entrée.

Source : Nice-Matin, 1er novembre 2012 et sources précédentes.

10 pieds équivalent à peu près à 3 mètres.

ON NOUS COMMUNIQUE

Jeudi 12, à la chapelle Bellini à 16 h 30 conférence Les Indiens de la Terre de feu par Nicole Sabbagh. La conférence sera suivie d’un goûter.

Jeudi 16, à 15 h, la galette des rois à l’hôtel Martinez est offerte par la direction de l’hôtel aux membres des Amis des archives. Madame M.C. Boudaud retracera l’histoire du palace.

Pour tous renseignements 06 10 83 12 39.

Essayons de tourner la page et de faire ensemble de cette année qui commence une belle année en cultivant amitié et #Respect.

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22 novembre 2016 2 22 /11 /novembre /2016 23:44

PETIT PAPA NOËL, pas tout à fait, VILLA LIBRA

C’est sur les hauteurs de Cannes, dans la villa Libra, que Tino Rossi vécut à la fin des années 1930. Entourée d’un jardin splendide, la maison bénéficie d’une vue unique sur la mer. Elle était devenue villa Catari. Sur les documents d’archives, on la reconnaît parfaitement, avec ses murs ocre et ses fenêtres arrondies.

Celle que l’on appelle aujourd’hui la villa Libra continue d’offrir une vue imprenable sur Cannes, la Méditerranée et l’Esterel. Un panorama exceptionnel que l’on doit à sa position dominante, sur les hauteurs de la cité cannoise, 3 avenue Monticelli.

Villa Libra

Villa Libra

               Construite durant les années 1930 dans le style Art déco, elle eut un occupant de renom, le marquis de Cuevas. En 1938, la sublime actrice Mireille Balin acquiert la villa Libra pour y inviter son nouveau compagnon, Tino Rossi, également son partenaire dans Naples au baiser de feu, le film d’Augusto Genina, avec également Michel Simon et Viviane Romance. Elle nomme sa nouvelle maison Catari en hommage à la chanson de Tino Rossi. Quand le couple se sépare, en septembre 1941, l’inoubliable interprète de Marinella reprend sa liberté. Mais il veillera toujours avec discrétion sur Mireille Balin.

                « Totalement restaurée, cette villa chargée d’histoire offre aujourd’hui près de 580 m2 habitables sur 3 niveaux », souligne-t-on chez John Taylor. « Au rez-de-chaussée, on découvre la vaste entrée, le bureau-bibliothèque, un salon avec cheminée, la salle à manger, ainsi qu’une cuisine délicieusement contemporaine, le tout s’ouvrant sur une magnifique terrasse. Autant de pièces à la fois spacieuses – 3,5 m de hauteur sous plafond – et lumineuses, où les éléments d’époque (parquets, moulures, balcons en fer forgé) apportent tout leur cachet. De son côté, le rez-de-jardin abrite un salon supplémentaire, cinq chambres et autant de salles de bains. Enfin, au premier étage, la chambre de maître, en suite, avec sa salle de bains et deux dressings (100 m2 environ), se prolonge par une deuxième terrasse : un espace sublime, hors du temps, à la fois protégé et au soleil, avec sa fontaine et son sol en pierre. Idéalement située dans le quartier résidentiel de la Californie, à Cannes, cette propriété est agrémentée d’un jardin verdoyant, d’une grande piscine avec pool-house en contrebas. Un appartement de gardiens, deux garages et deux emplacements de voitures complètent ce bien exceptionnel ».

 

HISTOIRE D'EAUX (suite)

BILLET N° 80 DÉCEMBRE 2016

VALLON PROVENÇAL : les nombreux vallons du quartier offrent une exposition idéale pour les cultures. Ils sont le plus souvent à sec mais permettent tout de même une irrigation dans cette région aride. Les familles Ardisson et Provensal se partagent l’ensemble des terres depuis La Bocca jusqu’au port. Pierre Provensal occupe dix hectares depuis la colline jusqu’au bord de mer. Le duc de Vallombrosa, E. Gougoltz, Thomas Woolfield construisent leurs puits pour l’irrigation de leurs jardins après avoir reçu l’accord du préfet.

Source : Les Hivernants de Cannes de 1835 à 1870. Mémoire de Valérie Collairo.

LE RIOU : Le vallon du Riou prend à la fois naissance dans la zone dite des Cougoussoles/Ponchude et dans la zone du Four à Chaux (carrières de Cougoussoles). C’est une arborescence mal définie sur les plans géo-hydrologiques. Les sondages profonds, lors de la construction de la place Foch à Le Cannet ont montré que son lit hydraulique se situe aux environs de moins trente mètres.

Le Riou rentre dans Cannes. Qui pourrait localiser le lac de la Ressence Barbe ? C’est un lac de réserve d’eau qui servait à alimenter le moulin à eau situé en contrebas. Il est alimenté par le Riou et il est question, en 1882, de le supprimer. C’est la Société Anonyme Immobilière de Cannes dont le directeur est le docteur Louis Nouveau, propriétaire de l’hôtel Continental, qui le suggère.

Le 10 mai 1883 est envisagé la transformation de l’ancien cimetière des Suisses en jardin public et le voûtage du Riou aux abords du Pont Romain avec un défonçage de l’ancien cimetière des Suisses à 1,5 mètre de profondeur pour que les racines des arbres puissent s’y développer à l’aise.

J. Taylor a déjà cédé une parcelle de son terrain (entre le vallon du Riou et le boulevard du Riou) d’une largeur de 12 mètres en face de la villa appartenant à la Société Immobilière.

Le 20 mai, la SIM est autorisée à dévier une partie du ruisseau et des voûtes et s’engage à maintenir cette déviation sur toute sa longueur. Il devient encaissé dans une rue de douze mètres partant du pont actuel du Riou et allant jusqu’au pont Romain.

En 1928, le Pont Romain est détruit.

Il a été envisagé un bassin de rétention d’eau, il n’a jamais été construit (émission tv).

Le Riou, derrière le square Mistral. Photo MLR.

Le Riou, derrière le square Mistral. Photo MLR.

Le dernier « épisode méditerranéen » qui signifie « grande capacité d’énergie à l’échelle d’un petit périmètre passant à travers les mailles de la météorologie » a transformé le Riou le 4 octobre 2016. Il a réussi à dresser les voitures stationnées les unes sur les autres, à envahir les propriétés voisines, sa boue s’engouffrant sur les voitures de leurs parkings, les enlisant sous 30 cm et noyant les sous-sols des immeubles alentour. 

Sources : Archives municipales 2 0 10,

                Fonds Dumez,

               « Le Républicain » journal de l’arrondissement de Grasse, 21 décembre 1883,

               M. Nesa, directeur Général des services techniques de Le Cannet,

               M. Bertrand, Annales de la Société Scientifique et Littéraire N°1.

 

CE MOIS À CANNES :

"Le soir de la deuxième fête de Noël toute la jeunesse cannoise se rendait à la Fouio, (feuille en Provençal), la voirie où maintenant passe le chemin de fer et le boulevard Jean Ibert au pied des dunes et jouait au Castelot. Le Castelet était connu des Romains, décrit par Ovide, le jeu de la dispersion. On plaçait une noix sur trois autres noix qui lui servait de piédestal et devant le Castelet on faisait une petite fosse. A quinze pas, on tirait sur le Castelet avec des noix. Toutes les noix qui tombaient dans la fosse appartenaient au maître du jeu. Celui qui abattait le Castelet gagnait quatre noix et rebâtissait le Castelet. On y a joué jusqu’en 1850, avec les travaux des Chemins de fer, cela ne devait plus être comme avant" ... air connu...

 

LE MUSÉE DE LA CASTRE

Au cours des Journées du Patrimoine, nous avons pu découvrir, en réalité redécouvrir, des œuvres des îles Marquises présentées isolées à la manière d’une sculpture de Matisse ou de Moore. Les « sauvages » ont-ils voulu concevoir une œuvre d’art ? Nul ne le sait, les îles Marquises ont été pillées par leurs découvreurs, il ne reste plus de « mémoire » chez leurs habitants et sans nul doute la richesse du musée de La Castre peut inciter à des revendications !

Tiki, Carte postale, musée de La Castre.

Tiki, Carte postale, musée de La Castre.

 Rareté aussi d’une « tête tatouée » maori de Nouvelle-Zélande qui risque de nuire au culte de l’âme des ancêtres. Même sans la visite guidée par le conservateur C. Roustan Delatour, nous espérons vous avoir fait une invitation à la visite du musée.

 

FRANCOIS THEVENIN (1931-2016) : On vit parfois près d’un grand artiste, à la lecture de Nice-Matin du 21 octobre 2016 on découvre : l’atelier de François Thévenin était situé 14 allée Font-de-Veyre, à l’ouest de Cannes.

Quelques-unes de ses œuvres. Photo Drouot.

Quelques-unes de ses œuvres. Photo Drouot.

François Thévenin fut élève des Beaux-Arts à Paris, c’est là qu’il rencontra sa future femme, Sido, qui l’accompagnera toute sa vie dans l’épanouissement commun de leur art. En 1955 ils eurent un fils, Dominique.

Le couple s’installe en 1958 dans la maison-atelier du vallon de Font-de-Veyre. Jacques Couëlle, l’architecte des milliardaires et ami, commence le village de Castellaras entre Mougins et Mouans-Sartoux. Il fait appel à eux pour décorer et meubler la « maison paysage », un habitat parfaitement intégré dans la nature.

Applique en bronze 1979. Cliché Art net.

Applique en bronze 1979. Cliché Art net.

François Thévenin emploie le laiton travaillé au marteau, fréquentant les chaudronniers et les ferronniers si nombreux alors à La Bocca.

Le Clos du paradis. Nice-Matin 21 octobre 2016.

Le Clos du paradis. Nice-Matin 21 octobre 2016.

Le couple finit une vie discrète, (Sido décède en 1986) dans la villa le Clos du paradis boulevard Sainte-Marguerite dans la Californie dans un cadre tel qu’ils l’avaient rêvé.

 

ON NOUS COMMUNIQUE

Samedi 10 décembre : Quand écrivains et peintres puisent leur inspiration à l’île Sainte-Marguerite, diapo conférence par des membres de notre atelier de recherches, suivie du pot de fin d’année. Rendez-vous 15h45, Maison des Associations, 9 rue Louis-Braille à Cannes.

Pour tous renseignements tel : 06 10 83 12 29

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17 octobre 2016 1 17 /10 /octobre /2016 22:16

A PROPOS DE LA VILLA LA FAVORITE.

La correspondance échangée avec G.V. (billets précédents) nous a incités à nous intéresser à la villa La Favorite située au 6 avenue de La Favorite. Elle a été décrite dans « Inventaire général du patrimoine culturel » par F. Fray et C. Mondon.

« C’est une maison de plan rectangulaire tripartite avec axe de symétrie traversant passant par le hall et le petit salon. Le perron d'entrée au nord s'oppose à la loggia semi-circulaire couverte en terrasse d'agrément qui repose sur la partie correspondante du sous-sol et qu'encadrent deux terrasses symétriques avec perron cintré. La cage d'escalier de service fait le pendant de l'escalier principal, formant deux avant-corps de part et d'autre de l'entrée. Un oriel rectangulaire à l'ouest et à l'est est couvert en terrasse d'agrément au premier étage. Une échauguette vitrée cantonne l'angle sud-ouest à hauteur du premier étage. Les portes fenêtres disposent de balustrades, comme le portique et les élévations. La perte du deuxième étage qui possédait une loggia centrale au sud et des terrasses d'agrément latérales couvrant le premier étage, rapproche accidentellement cette maison de modèles comme la Maison Blanche de Washington ».

Le jardin paysager est organisé en terrasses au-dessus de l'avenue. La végétation est en partie exotique. La conciergerie est traitée dans le style chalet.

Sur le sous-sol, le rez-de-chaussée est surélevé.

Cette demeure a été construite vers 1884 pour Mr Maxime Outrey, ancien ministre plénipotentiaire aux USA et au Japon. Il la baptisa de ce nom en hommage à l’opéra La Favorite de Donizetti créé en 1840 à l’opéra de Paris et présenté sous sa version italienne à la Scala de Milan en 1843.

La Favorite changea de propriétaire et fut louée notamment à Mrs Dodge l’épouse du célèbre fabricant d’automobiles.

 Onze ans plus tard elle fut rachetée par Mr Gruss-Gallieni (gendre du maréchal) dans le but d’agrandir son domaine (il possédait déjà la villa Wenden rebaptisée par lui Le Rouve ce qui signifie en malgache ‘’la maison du chef’’ souvenir de sa pacification à Madagascar).

Comme la villa lui cachait une partie de la vue sur la mer, il a fait détruire le dernier étage !

Arrive le maharadja de Pudikopta, il vit entre Paris et Cannes de 1922 à 1927. Au cours d’un trajet entre ces deux villes il eut un accident qui le rendit boiteux. On le voit alors avec une canne Fabergé qui rajoute à son élégance. Après sa mort, Molly, son épouse, vend La Favorite.

le 7 mai 1942 Le Littoral est heureux de souhaiter la bienvenue dans notre cité au général Weygand, son épouse et sa famille, et forme le vœu que leur existence cannoise ne leur procure que d'agréables et reposantes heures. Le Général vient, en effet, d'acquérir la Villa "La Favorite".  
On apercevait de temps en temps, sur la Croisette ou dans la rue d'Antibes, l'alerte silhouette du Général Weygand. Mais c'est avec un réel plaisir que l’on apprendra sa décision de devenir plus intimement l'hôte de Cannes.

En 1953, le propriétaire, Jacques Loup, se voit refuser la surélévation de la construction.

Le dernier acquéreur, un Russe, dit-on, a résolu le problème. En creusant le sous-sol il a gagné un niveau rez-de-jardin.

Vente HOUZZ USA.  Photo façade sud de la villa. Panneau publicitaire, 6 rue de la Favorite.

Vente HOUZZ USA.  Photo façade sud de la villa. Panneau publicitaire, 6 rue de la Favorite.

Dans ses dernières années, la veuve du maharadja est restée à l'écart et a commencé à boire beaucoup. On lui a diagnostiqué un cancer du côlon en 1967. Molly est morte à Cannes le 22 Novembre 1967 à l'âge de soixante-treize ans.

Cette villa est en travaux depuis plus d'un an, les nouveaux investisseurs ont conservé uniquement la façade et l'on totalement restructurée.

 

CE MOIS A CANNES : En novembre 1702, le roi d’Espagne, Philippe V, regagnant ses provinces, devait traverser notre contrée. Il fallut mettre en état les chemins et établir un nouveau pont sur la Siagne. Les travaux furent bien menés, la communauté de Cannes avançant pour sa part 39 livres 1 sol. Et le monarque put, sans encombre, effectuer son rapide trajet.

Source : Jean ONIMUS, Les Alpes Maritimes 1999.

 

LIENS ASSOCIES : JEAN-JACQUES ANTIER : Histoires d’amour des provinces de France.

Voici un extrait de ce livre : Lettre de l’évêque de Grasse, sous Louis XIV : Les femmes de Cannes sont trop décolletées, les chirurgiens font la barbe le dimanche, les tenanciers des bouchons n’attendent pas que les offices soient finis pour donner à manger et à boire. On danse trop, les filles courent les rues chaque nuit…

 

HUMOUR OU DESABUSEMENT

Grille d’entrée du jardin du Prado. Photo MLR. Il y manque deux panneaux, Interdit d’uriner et Interdit aux retardataires.

Grille d’entrée du jardin du Prado. Photo MLR. Il y manque deux panneaux, Interdit d’uriner et Interdit aux retardataires.

HISTOIRES D’EAUX, suite.

A la demande de lecteurs, voici la carte entière intitulée :

Topographie et Hydrographie. Archives municipales BH 133.

Topographie et Hydrographie. Archives municipales BH 133.

Un véritable magma de boue, de sable et d’eau constituait les surfaces actuelles de l’église Sainte-Marguerite et de ses alentours. La Roquebilière, la Maïre, ruisseaux impétueux alimentés par les eaux des hauteurs voisines, venaient se jeter dans la mer.

               LA FRAYERE : Plutôt les Frayères amènent en période de pluie un très gros volume d’eau, descendant entre les collines des Puits et le massif de la Croix-des-Gardes, finissant par rencontrer le Béal qui fera trois kilomètres de sinuosités dans la Roubine (quartier où se jette le Béal) avant d’atteindre la mer. La Frayère a été formée en sa partie supérieure de gneiss imperméable, ce qui explique ces crues subites emportant le pont de l’ancien chemin Royal allant à Fréjus.

               Le Trou de l’ancre est un marais. Le terrain gagné sur la mer est approximativement d’un mètre par an grâce aux sables et graviers qu’apportent la Siagne et l’Argentière. Mais à la fin du XIXe siècle, un phénomène inverse s’est produit dans le « Trou de l’ancre », la terre a reculé et la mer s’est avancée.

               Il faut encore rappeler aux riverains longeant la Frayère l’obligation de nettoyage et maintien de la largeur du lit. Ils doivent maintenir les arbres sur une certaine largeur de rive et enlacer les branches de façon à former des digues naturelles et continues.

               Le 21 février 1904, La Tribune de Cannes relate que le canal de la propriété Hoffmann (le Château de la Mer) débouche sur un barrage de sable venu de l’écoulement des eaux de la Roquebilière et de la Maïre. En détournant les eaux de celle-ci drainée depuis l’ancienne usine Jeancard jusqu’aux écuries du Château de la mer vers le Trou de l’Ancre, on rendrait possible la culture maraîchère.

Une usine pour le traitement de ces boues en leur transformation en engrais est imaginée par Jean Verdier, ingénieur ECP, ainsi voit le jour l’usine zymothermique (destruction des ordures ménagères) Beccari en 1929.

Le Trou de l’Ancre actuellement.

Le Trou de l’Ancre actuellement.

               LA ROQUEBILIERE : du provençal roca, rocheux, et bihoreau, vieux ou antique à l’extrémité est de la plaine de Laval sort du massif de la Croix-des-Gardes jusqu’à la propriété Hoffmann. Elle ne figure pas sur les cartes avant 1772.

               LA MAÏRE : La Maïre, du provençal « fossé d’écoulement auquel viennent s’ajouter plusieurs autres » selon Mistral, ne coule qu’en temps de pluie, elle prend naissance au milieu des prairies, à hauteur du chalet Mouton, atteint la mer par le canal Hoffmann. En 1818, un curage s’avère nécessaire au frais des riverains de la « Garonne Principale » dite la Maïre.

               LE DEVENS : du provençal defens, « dont l’usage est réglementé ». C’est sur cette partie de terrain que s’est développée en grande partie la première agglomération de La Bocca. Il appartenait avant la Révolution aux abbés de Lérins.

               FONT DE VEYRE, « la fontaine de cristal », pourquoi ne pas supposer qu’il existait une fontaine limpide ? Quelques vignes sont signalées en 1599 ; il est question de ravin de la foun dau veire en 1752 dans un devis de réfection du chemin de l’Oratoire de sainte Marguerite, lequel prévoit un pont de 8 à 10 cannes (4 à 5m.) au-dessus du vieux chemin. Le cadastre de 1814 montre l’existence de six bastides, un bastidon et sept masures dans ce quartier. Il signifie peut-être hors de dérivé de fouert, hors des propriétés du seigneur.

               PEYRE LONGUE est signalé dans notre ancien cadastre datant de 1599 une terro à la peyre longue. La colline dominant le vallon à l’est aurait été choisie comme emplacement d’un corps de garde lors des alertes causées par les pirates barbaresques ; les comptes trésoraires cannois mentionnent, en 1655, le règlement de la garde de nuit des galleres de turc, quatre heures, pour le coût de un écu.

 

ON NOUS COMMUNIQUE

Vendredi 18 novembre : Visite guidée de l’exposition Les Sports Elégants.

Rendez-vous à 14h45, Espace Calmette, rue Docteur-Calmette.

Vendredi 25 novembre : Sur les pas de nos ancêtres à la découverte du Suquet.

Causerie par madame F. Grac. Salle des Mutilés, 45 rue Mimont à 15h.

Pour tous renseignements tel : 06 10 83 12 39

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20 septembre 2016 2 20 /09 /septembre /2016 23:33

HISTOIRE D’EAUX

Topographie et hydrographie . Archives municipales.

Topographie et hydrographie . Archives municipales.

Nous commençons, durant quelques billets, une histoire des cours d’eau et des vallons à Cannes par l’ouest et la rivière la Siagne, frontière naturelle entre Mandelieu et Cannes.

La Siagne.  Photo Irène Payan

La Siagne. Photo Irène Payan

LA SIAGNE et son histoire :

Sous l'empereur Auguste, la traversée du delta de la Siagne, (nom provençal de la massette) était impossible ; c‘était une frontière naturelle excluant Mandelieu. De la plaine de Laval (au nord du crématorium actuel) à la Croix-des-Gardes ce n’est alors qu’une étendue de marais. La voie Julia Augusta emprunte les hauteurs de la Croix-des-Gardes. Elle est longtemps démunie de ponts et l’on doit acquitter un péage pour la traverser. Une criée publique du 15 mars 1570 nous apprend que l’on sème du riz sans autorisation. Cette culture sera abandonnée vers 1720 étant donné les eaux croupissantes qui donnent une infestion insupportable.

La Siagne est amenée aux moulins de l’Abadie, en aval de Pégomas, au moyen de fossés aménagés, bial, beal ou bief. L’eau de mer remonte sous l’eau douce aussi loin que le fond du lit le permet ; l’ensemble Béal-Siagne, zone lacustre, rencontre la faune marine ce qui explique une accumulation de coquilles dues aux variations brutales de salinité et de température.

C’est une rivière fantasque. Le débit d’étiage est de 5 m3 et le maximum dépasse les 500 m3 par seconde. De ce fait, les inondations sont à prévoir, celle qui a marqué les esprits date de 1494 qui a tout emporté, détruit les digues et rompu le pont…ou ce qu’il en restait car il était déjà inutilisable en 1480. A cette époque, le passage se faisait en barque.

 L’inondation de 1743 fut presque aussi dévastatrice. Il fallait chaque fois colmater les brèches et refaire les berges.

En 1902 on suggère de mettre un peu de pétrole deux fois par semaine pour tuer les larves de moustiques et des mouches… du pétrole sur les fossés d’eau croupissante autour de l’abattoir serait une bonne chose.

 En 1908 on s’inquiète. La Siagne pourrait reprendre son ancien lit (ruisseau du Béal qui est devenu un canal dérivé de la Siagne) ses eaux sont parfois refoulées par la mer. Il faudrait envisager la création d’une digue à la hauteur des moulins de l’Abadie.

La plaine de Laval, dépression appelée aussi Plaine Siagne Vieille, reçoit encore les eaux en cas d’inondation.

Nous avons tous en mémoire les terribles inondations qu’a vécu Cannes le 3 octobre 2015, terminons par des actualités souriantes : Nice-Matin du 8 mars 2016 annonce que les berges du Béal sont aménagées dans cette basse vallée de la Siagne avec une passerelle de 12 mètres pour favoriser la traversée du cours d’eau.

Le Béal. Photo Nice-Matin

Le Béal. Photo Nice-Matin

Sources : Médiathèque de Cannes : Digressions autour de deux voies romaines à Cannes et Toponymie boccassienne de Robert Jeancard 1944.

A. Barbier : Les vendanges de ma jeunesse.

P. Ipert, A. Saratore : Il était une fois La Bocca.

Archives municipales : 6O3, 9O5, 9O7, 9O10.

Pierre VOULAND : Etude de toponymie régionale.

 

CE MOIS A CANNES

Décision du Conseil du 5 Brumaire de l’an III, le 26 octobre 1794.

La citoyenne Marthe Ardisson désirant toujours se rendre plus utile à la Nation, vient de donner le jour à un garçon qu’elle a donné par son exposition à un inconnu. C’est le quatrième républicain dont elle fait cadeau à la Nation, outre une citoyenne qu’elle a encore mise au monde. Heureuse fécondité qui, en attirant l’attention du Conseil, doit solliciter ses soins en faveur du nouveau-né en lui procurant une nourrice et un trousseau.

Dans le même temps, la corporation des sages-femmes du service des bâtards demandait une augmentation (sic) du salaire en raison de l’accroissement de leur travail. L’augmentation réclamée fut votée et on réquisitionnait le salpêtre des caves des particuliers. Poudre à canon, chair à canon…

 

COURRIER DES LECTEURS : Notre correspondant du mois dernier nous a communiqué le début de ses recherches que nous vous faisons partager. Les photographies sont d’un ami fidèle, F.V.

Nous ne lui avions cité que le fonds Andrau consultable aux archives municipales de Cannes et la revue Or et Bleu, et voici sa réponse : Le Maharadja Martanda Bhairava Tondaiman a démarré la construction de cette étonnante demeure en 1924.

Il était alors propriétaire de la sublime villa La Favorite qui appartint plus tard au chausseur Jacques Loup. Sa mort survint en 1928. Madame Graziella Magann reprit le projet. Un grand Bouddha de marbre vert trônât dans le jardin jusqu’en 2005. Dans les années 70, un reportage photo fût réalisé par la famille de photographes Alfieri pour le compte des propriétaires, Madame Assemat et Monsieur, président de la BNP.

Qui prendra la suite de la recherche ?

Bastide du Riou, rue du Pont-Saint-Victor.
Bastide du Riou, rue du Pont-Saint-Victor.

Bastide du Riou, rue du Pont-Saint-Victor.

 

LIENS ASSOCIES : Il s’agit d’un film. Mélodie en sous-sol d’Henri Verneuil 1962.

Palm Beach, carte postale collection particulière

Palm Beach, carte postale collection particulière

C’est un polar qui conserve aujourd’hui un charme certain. Nous aurions aimé revoir tous les « édifices » de la Croisette maintenant disparus. Jean Gabin site la résidence « Le Marly » où réside le personnage incarné par Alain Delon, mais le décor omniprésent est le Palm Beach.

Le Marly, 106 Croisette.Photo E.R.

Le Marly, 106 Croisette.Photo E.R.

ON NOUS COMMUNIQUE

Une aimable associée a été si enthousiasmée par la sortie à l’île Sainte-Marguerite qu’elle nous a envoyé sur le champ le texte suivant :

A l’issue de la visite guidée des cimetières de l’île, nous terminons notre journée par une agréable pause dans un cabanon aimablement ouvert à notre intention, datant de 1933 et toujours tenu par la même famille.

Confortablement installé sur la terrasse chacun de nous se pose mille et une questions au sujet de ce lieu paradisiaque. Notre hôte y répond volontiers.

Combien y a-t-il de cabanons sur l’île ? Une vingtaine.

Qui sont les propriétaires de ces cabanons ? Un seul propriétaire, la ville de Cannes. Particularité pour les cabanons situés en bordure du littoral, l’État en est le propriétaire ; les occupants sont donc locataires des lieux selon une convention allouée à l’année avec possibilité de renouvellement.

Quelles conditions pour être locataire ? Être Cannois de souche, assurer l’entretien de l’habitation et de l’environnement en respectant rigoureusement le cahier des charges (très strictes).

L’histoire très intéressante de ces cabanons nous est contée. On peut lire l’article de Michelle David à ce sujet en consultant la brochure éditée par notre association, Promenade sur l’île Sainte-Marguerite.

Charmante cuisine ouverte.

Charmante cuisine ouverte.

Dans ce jardin bucolique entre la fontaine et les toilettes un héron est le maître des lieux.

De la terrasse une marine encadrée de volubilis enchante notre regard.

Que souhaiter de mieux pour terminer cette journée très réussie.

Ce cabanon a conservé son authenticité, la douche, une pomme, est dehors, les toilettes au bout de l’entrée, au fond du jardin ; c’est un petit espace habitable, la vue est illimitée, le jardin bien vaste, nous n’évoquerons pas ici les difficultés de ravitaillement…

Ce fut un très beau moment et nous vous en remercions. 

 

Regrets de ne pas y avoir participé ?

Regrets de ne pas y avoir participé ?

Prochaine sortie Lundi 10 octobre : Journée aux Baux de Provence.

Le matin, visite guidée du château médiéval suivie d’un déjeuner au restaurant.

L’après-midi : Marc Chagall aux Carrières de lumières.

Pour tous renseignements tel : 06 10 83 12 39.

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24 août 2016 3 24 /08 /août /2016 15:32

PROMENADES PUBLIQUES

Nous finissons l’histoire des jardins publics à Cannes avec le square de la Foncière.

Le 8 janvier 1883, inauguration officielle en fanfare du Grand Square : les visiteurs venus par trains spéciaux de toute la région et même de Paris sont là. L’escadre de la Méditerranée a tenu aussi à être de la fête. Monsieur Eugène Gazagnaire, maire de Cannes rend hommage à l’initiative privée qui répand partout autour de nous la vie et la prospérité.

Des tribulations commencent en 1913, M. Mari, l’architecte du Collège de garçons Carnot, propose qu'on reporte la route dans le square. Cela donne une appréciable superficie de terrain qui permettra de régulariser la cour du collège devant la façade Nord. L'architecte aura ainsi la place nécessaire pour le développement d'une nouvelle grille de clôture avec portail sur le boulevard Carnot… Le Littoral 22/10/1913

M. Vial, conseiller municipal, demande de voter le déclassement de l'avenue à l'entrée de laquelle s'érige le portail du Collège.

Il lui est répondu qu'on exécute d'abord les travaux de l'avenue qui doit remplacer celle que l'on va déclasser. Le public veut bien abandonner cette avenue, mais il veut la certitude qu'une autre lui sera donnée en échange ; de plus, étant donné que la Foncière a donné à la Ville ce terrain pour qu'elle en fasse un square, qui sait si cette compagnie ne viendra pas chercher noise sous le prétexte qu’on a établi une route dans un terrain donné pour être affecté à un square ?.

M. Vial se porte, en quelque sorte, garant de l'autorisation de la Foncière ; malgré cela il est décidé qu'on fera d'abord toutes démarches nécessaires, qu'on commencera les travaux de la nouvelle avenue et qu'on votera le déclassement à une prochaine séance. Le Littoral 10/12/1913

Riposte dans Echos de Cannes 18/12/1913 : On va le mutiler avec le consentement du donateur à qui il n'appartient plus, et de son nu-propriétaire (pour quelques mois encore) qui est le Conseil Municipal. Quant à l'acceptation des usufruitiers, les Cannois qui protestent, elle paraît n'être d'aucune importance.

Ces cochons de payants que sont les contribuables, ça n'est bon qu'à ça... payer.

Eh ! On verra bien !

Finalement, à l’entrée du square, la statue équestre d’André Capron, en rhyolite rose de l’Estérel, du sculpteur Alphonse Grebel, avait été commandée par les Cannois en 1933 avec le concours de la ville. Placée au début du quai Laubeuf jusqu’à la Libération, on la transporta par la suite au square Carnot.

Statue équestre d’André Capron. Square Carnot. MLR

Statue équestre d’André Capron. Square Carnot. MLR

Au début de l’allée principale, deux Paulownia tomentosa reconnaissables en février pour leurs fruits à coque dure dominent l’allée centrale. Les majestueux cèdres de l’Atlas sont là depuis la création du square. Ils symbolisent la grandeur, la majesté, la richesse et l’abondance que se devait donner l’image de Cannes. Deux villes sont actuellement propriétaires du square, pour un tiers Cannes et les deux tiers Le Cannet. Il n’y a pas de ligne de démarcation !

Cèdre Square Carnot . MLR

Cèdre Square Carnot . MLR

COMPLEMENTS D’ENQUETE :

La curiosité des blogueurs se réveille. C’est le 27 mars 1877, à l’entête des chemins de fer de Paris à Lyon que l’autorisation est donnée à la ville de Cannes d’établir un bureau d’octroi dans la cour de la gare des voyageurs pour 10,50 francs de location de l’emplacement par an (83 m2).

En 1927, sous la présidence de M. Capron, maire, l’octroi de La Bocca est ouvert (80 m2). Merci à L.S.

 

LIENS ANNEXES : PIERRE GIUGLARIS.  Si La Bocca m’était contée.

A quelques pas de la Verrerie, entre l’avenue Marco del Ponte et la ligne de chemin de fer, un très modeste entrepôt recouvert de tuiles rouges abritait l’atelier du maître Jean Barol (1873-1956). Installé à La Bocca depuis 1922, né à Vallauris en 1873, il était le beau-père de M. Pillot, l’horticulteur bien connu de la villa La Calade, à la Croix des Gardes.

BILLET 77 SEPTEMBRE 2016BILLET 77 SEPTEMBRE 2016BILLET 77 SEPTEMBRE 2016

A l’école de Clément Massier à Golfe-Juan il apprit la technique du dessin et de la cuisson et devint un jour directeur de la Poterie d’Art de Montières à Amiens. En 1927, à l’exposition nationale du travail à Paris, il reçut le titre de premier céramiste de France. Dans les grands magasins de Cannes, il exposa plusieurs tableaux.

 

PROMENADES PICTURALES que nous devons à Jean-Paul Potron, Paysages de Cannes.

JOSEPH CONTINI Château des Tours, aquarelle 41 x 54 cm. Collection particulière, photo Michel de Lorenz

JOSEPH CONTINI Château des Tours, aquarelle 41 x 54 cm. Collection particulière, photo Michel de Lorenz

Peintre attitré du shah de Perse, il s’installe route de Fréjus (avenue Docteur Picaud). Dans son atelier, il dispense des cours de dessin et de photographie avec son associé Bussi. La municipalité lui alloue 2 500 francs en 1881 afin qu’il puisse acquérir le mobilier et le matériel nécessaires. Vers 1885, la situation s’améliore, il déménage au 3 de la rue Herman (actuelle rue des Etats-Unis), en 1890, rue Hoche.

 Ce château des Tours fut bâti entre 1852 et 1856 sur un terrain rocailleux complanté de pins à l’ouest de Cannes par Robinson Woolfield, c’était le château Sainte-Ursule, surnommée « des Tours » par les Cannois, il est rapidement vendu à Lord Londesborough puis au duc de Vallombrosa en 1858. En 1890 l'hôtelier allemand Martin Ellmer achète et fait transformer le château en hôtel de voyageurs par l'architecte cannois Laurent Vianay qui modifie aussi le jardin, dont une partie est revendue avant 1895. C’est aujourd’hui une copropriété, son jardin reste un des beaux jardins anciens de Cannes, au 10 avenue Docteur Picaud.

 

COURRIER DES LECTEURS

Un aimable lecteur s'intéresse à la Bastide du Riou située rue du Pont-Saint-Victor.

Nous faisons nous-même des recherches et prions nos correspondants de se joindre à nous. 

 

ON NOUS COMMUNIQUE

L’atelier des Amis des archives s’ouvre avec une nouvelle année que nous espérons fructueuse. Les réunions se tiennent désormais à la Maison des Associations, rue Louis-Braille le premier et le troisième mercredi du mois de 15 à 17 heures.

Mercredi 14 septembre : Journée à l’île Sainte-Marguerite ; nous visiterons les trois cimetières et déjeunerons au Fort-Royal.

Pour tous renseignements tel : 06 10 83 12 39.

 

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