Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 octobre 2017 3 25 /10 /octobre /2017 18:43

ACTUALITES :

Masque de Fer aux îles, Le 15 septembre 2017, on pouvait lire dans Nice-Matin que les derniers débris de l’hôtel-restaurant L’Hostellerie du Masque de Fer étaient évacués sur le continent. Une plage est en train d’être créée (4 200 m2) qui sera ensablée. Ceci pour être en conformité avec la loi du littoral. Regrets personnels.

Le premier restaurant de l’île s’appelle La Réserve, déjà signalé dans l’édition 1865 du guide Joanne, il devient en 1923 La Potinière puis L’Hostellerie du Masque de Fer en 1950, coquillages et crustacés, bouillabaisses exquises.

Carte postale aimablement communiquée par M.D.

Carte postale aimablement communiquée par M.D.

Des problèmes d’environnement se posaient déjà. On trouve une lettre que Jean-Baptiste Manaira, propriétaire, adresse au maire pour se plaindre de l’accumulation d’algues et de gravats autour de son restaurant. Durant les Années folles, l’ancien bâtiment de bois s’agrandit d’une aile de vingt-quatre chambres. En 1922, l'ensemble est attribué en concession (bail emphytéotique renouvelable tous les 18 ans). Les autorisations ne seront pas renouvelées après le 31 décembre 1988.

 Le masque de fer. Photo MLR.

Le masque de fer. Photo MLR.

En 1995, l’hostellerie ne pouvant être mise aux normes ferme, puis le restaurant en 2005.

Source : publication des Amis des Archives, Promenade à l’île Sainte-Marguerite.

QUE RESTE-T-IL ?

La lecture du livre de Pierre COSSON, Cannes, ses lointaines origines, nous a donné l’idée d’écrire l’histoire de Cannes chronologiquement à partir de documents et vestiges que possèdent le musée de La Castre, les Archives municipales et d’éminents spécialistes. Les sources seront précisées à la fin de cette recherche.

ARLUC

Est relatée bien avant Cannes, son importance est liée à l’histoire de Lérins.

 Portion de plan actuel de la ville.

Portion de plan actuel de la ville.

Son emplacement a pratiquement disparu. Les fouilles remontent à 1881 lors de travaux de labour à l’ouest de Saint-Cassien, on trouve des tombeaux très rapprochés. On a pu identifier des entrepôts, des horrea sous le stade de Saint-Cassien. (Alain Ruggiero)

Urne funéraire. Fouilles Revellat. Auditorium Les Arlucs. Photo M.D.

Urne funéraire. Fouilles Revellat. Auditorium Les Arlucs. Photo M.D.

Les Romains avaient détourné une partie du cours de la Siagne pour l’amener au pied de la butte de Saint-Cassien. De l’autre côté se trouvait la Bastide rouge où des fouilles de R. Varaldi ont mis à jour des tombes de soldats romains.

L’indice du passage d’une voie romaine est la présence de l’épithète « rouge ». On sait, grâce aux textes de Barralis qu’il y avait sur la butte un temple dédié à Vénus et que cet endroit s’appelait Aralucis 

On pourra lire les pages édifiantes de la vie de saint Eucher, de sa femme Galla et de sa fille sainte Consortia (ou Consorce) p 197 et suivantes du livre susnommé.

Un xenodochium (hôpital) dédié à Saint-Etienne est réalisé par Consortia pour aider les malades et les voyageurs à résoudre au mieux le problème du franchissement de la Siagne et du transport vers Saint-Honorat.

Le monastère Saint-Etienne des bénédictines d’Arluc a été fondé vers 616 sous le roi Clotaire. II semble qu’il ait été édifié sur la butte de Saint-Cassien sur le temple vénéré d’Aphrodite il y a 2 000 ans (documents disparus).

En 731, le débarquement inopiné des Sarrasins à Lérins fut l’occasion d’un massacre sans précédent, les religieuses se sentant menacées se dispersèrent dans la nature, puis tentèrent de reprendre leurs activités caritatives avant de disparaître définitivement vers 830.

Reliquaire de Sainte-Maxime (854). Ancienne religieuse bénédictine d’Arluc, elle avait fondé à Caillan un monastère similaire.

Reliquaire de Sainte-Maxime (854). Ancienne religieuse bénédictine d’Arluc, elle avait fondé à Caillan un monastère similaire.

 

Autour de l’an 1000, (Grégoire Ier) Lérins est indépendante du pouvoir local, laïque ou ecclésiastique mais sous l’entière dépendance du Saint-Siège. Lérins a des appuis si grands et si efficaces qu’elle possède domaines et droits sur la « presque » Cannes.

Au Moyen Âge, le pagus d’Arluc s’étendait jusqu’au pré de l’Abbé à l’Arboquatz (premier nom de La Bocca). En 1513, Augustin Grimaldi, évêque de Grasse, demande toutes les prérogatives sur le château d’Arluc et son territoire. En 1514, le Seigneur rattache Arluc au territoire de Cannes, précisant qu’il ne restait que quelques ruines de vieux monastères et non un château.

1636 : Une chapelle est construite sur le site de Saint-Cassien, elle est confiée à des ermites. Le lundi de Pentecôte et le 23 juillet s’institue la fête des romérages.

Chapelle Saint-Cassien.

Chapelle Saint-Cassien.

Au printemps 1868, fut dégagée au fond de la chapelle Saint-Nicolas (quartier Saint-Nicolas, actuellement détruite) une inscription funéraire romaine de Venusia Anthimilla, dernier reste d’un tombeau romain, 1 000 ans avant l’existence de Cannes. L’inscription est dédiée par ses parents à la mémoire de leur fille chérie, laquelle n’a pas de praenomen comme toutes les femmes romaines d’alors. Son cognomen Anthimilla est grec. Elle appartient donc à une de ces très anciennes familles qui ont fait prospérer le comptoir grec d’Antipolis fondé 500 ans plus tôt, le conomen Andronicue est grec, une vieille famille grecque ralliée à Rome, peut-être avant la conquête de César ?

Cippe funéraire d’Anthimilla. Musée de La Castre, Cannes. 1er siècle après l’ère commune.

Cippe funéraire d’Anthimilla. Musée de La Castre, Cannes. 1er siècle après l’ère commune.

TERRITOIRE D’EXSOSTA.

C’est un carrefour dont l’activité était centrée sur le passage de la Siagne. Des fouilles ont été conduites en 1941 par Hubert Dhumez. Sur un tertre de gneiss, surélevé par rapport à la rivière, des ruines ont révélé la présence d’une villa romaine conséquente d’où fut dégagée, entre autres, la moitié d’une petite arula grecque supportant encore une partie de la dédicace « aux déesses ».

Tête de jeune fille.  Auditorium d’Arluc. Photo M.D.

Tête de jeune fille. Auditorium d’Arluc. Photo M.D.

Saint-Georges-le-Vieux fut un lieu de culte chrétien dont l’histoire est liée à celle du gué de Pas-Estrech. Le mallus, terme carolingien ou germanique, aurait remplacé les assemblées populaires romaines au cours desquelles deux fois par an, en mai et en septembre, les foules se rassemblaient  à l’occasion du départ d’éventuels combattants pour la guerre, provoquant ainsi une foire des armes, des chevaux accompagnés de danses, de beuveries. Avec la christianisation, le mallus fut remplacé par la fête du saint titulaire de l’église éponyme. Ainsi au cours de la saint Georges, le 23 avril, saison des labours, aux toutes premières récoltes. En 1109, le seigneur de Saint-Georges restitue à l’abbaye de Lérins la terre de Saint-Georges. La chapelle fut totalement abandonnée pendant la longue occupation sarrasine de la Provence (830-978). Puis Saint-Georges-le-Vieux retrouva Lérins et les moines restaurèrent la chapelle dans le style roman relançant le romérage.

Mais en 1390, Raymond de Turenne mit en fuite les habitants d’Exsosta vers Arluc et Cannes, l’insalubrité s’installa dans toute la vallée. Le cadastre napoléonien la signale sous le nom de Georges-le-Vieux, la chapelle est transformée en écurie, c’est actuellement une annexe d’une exploitation agricole.

BILLET N° 91 NOVEMBRE 2017

Une deuxième chapelle dédiée à saint Georges fut construite comme église paroissiale de La Roquette, à 400 mètres à l’est de l’ancienne, aujourd’hui chapelle Saint-Jean.

La Roquette est qualifiée de village et quartier d’Isoste ou Exsosta qui représenterait donc un territoire plus étendu.

A la fin du XIIIe siècle, toute la région subit inondations catastrophiques, épidémie de peste ou de paludisme. A partir de 1250, Exsosta et Arluc se dépeuplent.

Dès 1357, débutait la politique désordonnée de la reine Jeanne causant la ruine de la Provence, Arluc, Exsosta, disparurent dans les flammes provoquées par le seigneur dévoyé Raymond de Turenne. Arluc est détruit en 1390. Les réfugiés au château du Suquet y demeurent définitivement.

En 1490, l’abbé de Lérins relance le romérage de la Saint-Georges au milieu des ruines d’Exstosa que l’insalubrité croissante de la vallée de la Siagne a définitivement vidée.

Au XVe siècle, Ranguin a fait partie d’Exsosta et ce, cent ans après les destructions de Raymond de Turenne, Ranguin dépend de Cannes et y restera jusqu’en 1776. L’activité liée au gué d’Estrech, au mallus, à la criée de Saint-Georges, puis aux moulins de l’Abadie fut pour Cannes un atout majeur.

La déviation de la Siagne entreprise par les Romains sera utilisée pour réaliser le Réal desservant les différents moulins abbatiaux. L’abbé de Lérins décide de reconstruire sur l’ancien Exstosa le moulin du Val qu’il double pour les besoins de Cannes.

Vous avez dit « Archives », réactualisons : le mannequin, acteur, cinéaste Guillaume Campanacci revient pour un long métrage sur la butte de Saint-Cassien. Nice-Matin, mardi 1er août 2017.

VU POUR VOUS

L’exposition Lycklama au musée de La Castre facilitée par la présence de M. Roustan Delatour, conservateur du musée.

En vrac, 

la richesse des Lycklama provenait de l’exploitation de la tourbe dans la Frise (on peut en voir un échantillon qui, parait-il, ressemble à un paquet de shit),

l’illustration de ses grandes expéditions à travers les peintres, ainsi le prêt du musée de Montpellier,

La mosquée bleue à Tauris en Perse, Jules Laurens, huile sur toile.

La mosquée bleue à Tauris en Perse, Jules Laurens, huile sur toile.

De Babylone, un bol à incantation contre les démons représentant la démone Lillith. Il porte l’inscription en araméen « Pour guérir Nana, fille de Khatima », utilisé dans la tradition juive.

Coupe anti démone

Coupe anti démone

L’évocation élogieuse de cette secrétaire du musée, Simone Caponi, (l’histoire est relatée par Frédéric Vincent dans notre bulletin trimestriel N° 55 de janvier 2015) qui, à l’arrivée des Allemands mit dans un coffre en banque à son nom différentes pièces archéologiques dont ce masque funéraire en or trouvé dans un énorme sarcophage de pierre dans la petite ville de Saïda.

Masque or funéraire de Saïda

Masque or funéraire de Saïda

Et la « nouveauté » de cette exposition, le tableau du baron de Lycklama en majesté revu et corrigé :

Lycklama

Lycklama

Dont on nous narre l’histoire : Deux versions du portrait étaient connues. L’une conservée au musée de La Castre, l’autre photographiée en 1869 et considérée comme disparue. L’examen du tableau de La Castre, réalisé en 2017 par le CICRP de Marseille, a révélé qu’il s’agissait d’une seule et même œuvre. La version originelle peinte par Emile Vernet-Lecomte fut partiellement repeinte par Pierre Tetar van Elven, le jeune serviteur noir portant une cafetière….

Chacun d’entre nous visite une exposition avec sa sensibilité, nous aimerions bien avoir en retour votre impression sur une vitrine, un tableau qui vous a marqué.

ON NOUS COMMUNIQUE

Vendredi 3 novembre, visite guidée du cimetière du Grand Jas par Michelle David.

Rendez-vous à 14h devant l’entrée principale. Inscriptions ( 06 10 83 12 39.

Jeudi 16 novembre : A la demande de l’association des Amis de l’île Sainte-Marguerite diapo conférence Quand écrivains et peintres puisent leur inspiration à l’île Sainte-Marguerite 18h à la Maison des Associations 9 rue Louis-Braille. Entrée gratuite.

Partager cet article
Repost0

commentaires