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28 juin 2017 3 28 /06 /juin /2017 19:18

ACTUALITÉS :

Une innovante exposition au Musée Picasso qui se tient à Paris du 21 mars au 3 septembre 2017, nous a donné l’idée de retrouver la trace d’Olga Picasso.

Acte de décès d'Olga Picasso

Acte de décès d'Olga Picasso

En 1935, la liaison durable de Picasso avec Marie-Thérèse Walter dont il aura une fille cette année-là, précipite le départ d’Olga Picasso pour Cannes avec son fils Paulo. Elle va mener une vie très discrète, recueillant sa petite-fille Marina après la séparation de ses parents, Paulo et Emilienne, jusqu’ à sa mort, Marina est alors âgée de cinq ans.

Une rencontre fortuite au boulevard Carnot à la recherche de l’immeuble où elle a vécu, le 76 aujourd’hui démoli, N. C. a rencontré une dame, très âgée, qui l’a connue : Olga donnait des réceptions très appréciées mais nous apportions mets et vins, elle ne se séparait jamais d’un médaillon contenant une photo jaunie de sa mère. Elle reposait avec ce médaillon sur son lit de mort.

Olga Picasso décède d’un cancer dans une certaine solitude, jamais son illustre époux n’ira la voir. Elle est enterrée au cimetière du Grand-Jas, quartier protestant. Des témoins compatissants feront en sorte que son petit-fils, Pablo, suite à son suicide horrible en 1973, la rejoigne dans la tombe.

Gardons d’Olga Picasso l’image si connue

Portrait d’Olga dans un fauteuil. Huile sur toile 130 x 88,8 cm. 1917. Musée Picasso.

Portrait d’Olga dans un fauteuil. Huile sur toile 130 x 88,8 cm. 1917. Musée Picasso.

LES DÉPUTÉS DE CANNES :

Après l’article paru dans le précédent billet, Gillette fut battu et pourtant réhabilitons sa mémoire :

Lecture du  Courrier du Littoral, 15 janvier 1903.

… Pour beaucoup, M. Gillette-Arimondy est un commerçant très intelligent, très actif, qui, méthodique et ordonné, a « su faire ses affaires », mais la plupart ignorent que ce commerçant est doublé d'un universitaire, d'un normalien, ayant acquis des grades dont tous ceux qui ont quelque culture connaissent la valeur.

… Né à Grasse en 1846, M. J. Gillette fit ses premières études à l'école laïque de M. Cresp, le père Cresp, comme l'appelaient les écoliers de l'époque.

Le jeune écolier eut tôt fait d'apprendre les premiers rudiments de l'enseignement que professait le père Cresp, et à neuf ans, il entrait comme externe au collège de Grasse, où il ne tardait point à manifester un goût marqué pour les sciences.

Cinq ans après, il fut envoyé au Lycée de Nice, où il reste jusqu' à l'épreuve du baccalauréat, qu'il subit avec succès. A ce moment, le jeune lycéen partit pour Paris, où il entra au Lycée Charlemagne, en mathématiques spéciales.

Deux ans plus tard, c’est-à-dire à vingt ans, — l’âge des beaux rêves et des nobles aspirations — M. Gillette était reçu à I 'Ecole Normale supérieure, section des sciences, où il fut l’élève du grand Pasteur.

A vingt-deux ans, il était reçu licencié de sciences mathématiques et licencié ès-sciences physiques.

A sa sortie de l'Ecole, il fut nommé professeur de physique au lycée de Niort.

Là, le jeune professeur ne se contenta  point de faire des cours aux jeunes lycéens qui lui étaient confiés…  Il s'affilia à la Ligue de l'Enseignement public, que présidait Jules Simon, et dont une section avait été fondée à Niort par Antonin Proust, et il enseigna les sciences aux enfants du peuple.

Mais la carrière du jeune professeur, qui semblait devoir être des plus brillantes, fut brusquement interrompue par les événements de 1870. Le 4 septembre, la République fut proclamée à Paris et la nouvelle en parvint aussitôt à Grasse, où M. Gillette se trouvait en congé de vacances. Un Comité Républicain fut constitué et il en fut élu le président. En cette qualité, il se rendit à l'Hôtel de la Sous-Préfecture et, entouré des membres de son comité, il proclama la République. Quelques jours après, il était désigné pour faire partie de la commission municipale, que présidait un proscrit de décembre, l'avocat Rebuffet.

Durant cette période troublée, M. J. Gillette fit preuve du plus grand sang-froid, et se faisant l'apôtre des idées démocratiques, il s'appliqua à vaincre les résistances de ceux qui ne voyaient point sans amertume, l'avènement du régime nouveau.

Mais les évènements se précipitaient, il ne suffisait pas d’administrer, il fallait combattre. En janvier 1871, des bataillons de mobilisés étaient organisés et M. J. Gillette, élu capitaine de la première compagnie, du premier bataillon, partait pour l'Algérie, où il fit campagne durant cinq mois. Il prit part à l'expédition d'El-Miliah, où l'arrière-garde de la colonne subit une vigoureuse attaque dans laquelle elle perdit plusieurs hommes.

Après la guerre, le jeune professeur soldat vint se fixer à Cannes où résidait depuis longtemps toute la famille de son père, il épousait Mademoiselle Arimondy, fille de M. Antonin Arimondy, négociant. Allié ainsi à l'une des plus anciennes familles cannoises, M. Gillette devint bientôt l'associé, puis le successeur de son beau-père. C'est ainsi que  son nom se doubla de celui d’une famille qui, devenue la sienne, l'attachait pour toujours au sol cannois.

M. Gillette-Arimondy a été pendant trente-deux ans à la tête d'une maison de commerce importante…

 

Commerce Graines et Farines, quai Saint-Pierre. Archives municipales.

Commerce Graines et Farines, quai Saint-Pierre. Archives municipales.

Mais durant ces mêmes périodes, M. Gillette-Arimondy a pris part à toutes les créations d’intérêt public. C’est ainsi qu’il participa activement à la campagne qui aboutit à la création d'un Tribunal de commerce à Cannes , qu'il présida les commissions d'enquêtes dont les travaux aboutirent à l'agrandissement de notre port , qu'il prit une part active à la création de notre école d'hydrographie, qu'il s'associa à la création de sociétés diverses, qu'il prit l'initiative de la création de la Société du Matériel d'Eclairage, qui a permis de donner à nos fêtes de nuit un éclat incomparable, qu'il a contribué puissamment à donner à l 'ensemble de nos fêtes une impulsion telle qu'elles sont devenues pour notre ville l'un des éléments essentiels de sa prospérité.

M. Gillette-Arimondy est, depuis sa fondation, l'un des membres les plus actifs de la Société d' Horticulture et d’ Agriculture de Cannes, qui l'a élu vice-président.

En 1884, M. Gillette-Arimondy fut nommé membre de la Chambre de Commerce de Nice, depuis, il a constamment été réélu. Il y a quelques années, les membres de cette Compagnie l'appelèrent à la vice-présidence.

Telle est la vie de cet homme qui, cédant aux instances de nombreux républicains, se présente devant les électeurs de la circonscription de Cannes-Antibes…

Signé G. BON.

M. Gillette-Arimondy fut battu par M. Arago, petit-fils de l’illustre physicien.

 

TOUJOURS d’ ACTUALITE : LE FESTIVAL.

En avant-première et en exclusivité, le trophée qui devait être décerné à l’occasion du 1er festival international du film de Cannes en 1939, sera présenté au cours d’un cocktail de presse.

Trophée du Festival 1939.

Trophée du Festival 1939.

Ce Trophée, ancêtre de la Palme d’or, avait quitté Cannes alors que le festival avait été interrompu par la déclaration de la Seconde Guerre mondiale. Cette pièce unique fut réalisée pour les organisateurs du 1er festival en 1939, par Jean de Vernon (1897-1975), graveur-médailleur et sculpteur français et retrouvée, en l’an 2000, au hasard d’une vente aux enchères en Allemagne.

Et en 2017 : Caroline Scheufele, coprésidente du joaillier CHOPARD qui réalise gracieusement chaque année la Palme d’or, a indiqué que pour le 70e anniversaire du Festival de Cannes, le trophée serait étoilé de 167 diamants.

VILLA MARIPOSA

C’est dans le billet N° 84 d’avril 2017 que nous l’avions citée. En feuilletant, mot inadéquat puisque numérisé, Le Littoral du 11 avril 1920 on apprend qu’un terrible incendie a ravagé la villa Mariposa dont le propriétaire était M. Terenchenko, (ministre des Affaires étrangères de Russie) durant le début de la Grande guerre) il était dans les lieux avec son épouse, sa fille et son gendre, M. et Mme Tchaïkovski, et des amis. C’était alors au 50 avenue Roi-Albert.

Photo d’archives.

Photo d’archives.

La villa a été érigée en 1878, riche de vingt-huit pièces, et a été remplacée en 1973 par dix-huit appartements. L’architecte cannois, M. Lizero en sera le « consultant » en France sur un projet de Sir Basile Spence, le jardin a été reconfiguré, la piscine occupe les anciennes serres.

En 1903, Bernard Kall, qui a acheté des terrains au sud-ouest de la villa, fait faire une analyse du sol. Le jardin, dont la superficie atteint dès lors 1,6 ha, est complété par des parterres et plantations rares de palmiers.

Résidence Mariposa   56-58 avenue Roi-Albert. Photo F. V.

Résidence Mariposa 56-58 avenue Roi-Albert. Photo F. V.

Si Mariposa était contée : sa vie fut brillante. Jugeons-en :

Madame Bernard KALL ouvre ses salons à un excellent orchestre et à un flot de danseurs le 21 janvier (Courrier de Cannes 17 janvier 1886).

Terenchenko adorait la musique et engageait des violoncellistes pour qu’ils restassent chez lui vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Après la révolution russe, ruiné, il vendit Mariposa.

Elle fut la résidence du prince Christian de Hesse, figure bien cannoise ; il était apparenté à la fois à la famille impériale russe et aux Mountbatten.

Pendant l’Occupation, elle fut réquisitionnée par l’armée allemande. Au moment de la menace du débarquement allié, on sacrifia le parc, creusant des tranchées et des abris individuels.

Mise en vente en 1950, elle fut achetée par le baron Olivier Allard qui venait d’épouser la veuve du fondateur de L’Ecole universelle. Pendant des mois un procès retentissant, interminable et à rebondissements multiples, eut lieu en Belgique, le Baron en sortit acquitté en 1972. Vivant toujours à Cannes mais dans une autre villa, il s’éteignit le 26 août 1981.

Sources : Journaux d’époque.

                 Inventaire général du patrimoine culturel.

                 Jean Bresson : La Fabuleuse histoire de Cannes.

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